mardi 9 février 2010

Bob Gainey quitte le navire

Une bombe a éclaté dans l’univers des Canadiens de Montréal ce 8 février quand le directeur-gérant Bob Gainey, ancien ailier combatif, dont le # 23 est au sommet du Centre Bell, et membre du Temple de la Renommée, a remis sa démission. Son adjoint Pierre Gauthier prendra la relève.

Bob Gainey a été engagé le 2 juin 2003, prenant alors le siège d’André Savard qui avait accompli en travail intéressant dans l’ensemble, surtout au niveau du dépistage. À l’époque, certains ont prétendu (et prétendent encore) qu’on a injustement tassé Savard parce qu’il n’était pas capable de s’exprimer devant les médias. Cependant, la décision d’engager Gainey était judicieuse, car il avait déjà prouvé ses compétences en tant qu’entraîneur et directeur-gérant au Minnesota et à Dallas.

À son arrivée, Claude Julien était derrière le banc du Canadien. Plusieurs se posaient la question à savoir si Julien était vraiment l’homme de Gainey. Après une saison complète où le Canadien a bien fait en première ronde des séries en surprenant Boston, on s’attendait à des jours meilleurs et Gainey avaient fait la preuve qu’il était en mesure de faire de grands coups, particulièrement avec l’acquisition de Kovalev contre une bouchée de pain : Jozef Balej ! Malheureusement, le lock-out a fait des ravages en 2004-05, coulant les espoirs de reprendre là où ils avaient laissé. Avant le début du lock-out, Gainey met tout de même la main sur Cristobal Huet.

Au retour, c’est la loterie Crosby. Choisissant au 5e rang, Bob Gainey, par la bouche de Trevoir Timmins, sélectionne celui par qui débutera la controverse : Carey Price. Et avec Julien derrière le banc, le Canadien a eu un bon début de saison (12 victoires en 16 parties), puis s’est tranquillement enlisé jusqu’à temps que Gainey y aille de son deuxième grand coup : il congédie Claude Julien et le remplace par… lui-même ! En séries, après deux belles victoires contre la Caroline, le CH s’écroule en étant battu 4 fois consécutives.

L’année suivante, Carbo est derrière le banc. Au dernier match du calendrier pré-saison, Gainey fait définitivement son pire échange en envoyant Mike Ribeiro à Dallas en retour de Janne Niniimma. Encore une fois, le Canadien débute bien la saison, mais une longue période creuse, coïncidant avec la blessure de Cristobal Huet, fait chuter le Canadien hors des séries par un petit point, étant éliminés lors du dernier match de la saison. Une conclusion décevante, surtout que l’équipe avait bien débuté. Pendant cette saison, on fait la rencontre de l’autre moitié de la controverse : Jaroslav Halak.

À l’été 2007, Gainey tente par tous les moyens de mettre la main sur Daniel Brière. Cependant, le petit attaquant décide d’aller jouer avec ses tinamis à Philadephie. Le dg se retourne et signe les vétérans Roman Hamrlik et Bryan Smolinski. En cette veille du centenaire, le Canadien connaît une saison exceptionnelle de 104 points, terminant au premier rang. Mené par un Alex Kovalev revigoré, c’est l’éclosion des jeunes Andreï et Sergeï Kostitsyn, de Chris Higgins et de Carey Price… Tellement que Cristobal Huet est échangé ce qui ramène Jaroslav Halak dans le décor. Malheureusement, c’est l’échec en deuxième ronde.

Mais avec l’année du Centenaire, c’est l’espoir. Gainey bouge et met principalement la main sur Alex Tanguay et Robert Lang, mais est incapable de garder Mark Streit. Après une première moitié de saison solide, c’est la déconfiture totale en deuxième moitié. Guy Carbonneau, l’homme de confiance de Gainey, est congédié après une victoire à Dallas. Encore une fois, Gainey prend les choses en main et tente de renverser la vapeur. Mais rien n’y fait, le CH est rossé en 4 parties contre Boston.

Après cette horrible fin de saison, plusieurs s’attendaient au départ ou au congédiement de Bob Gainey. Mais l’homme de confiance des Canadiens décide de prendre les grands moyens : il engage Jacques Martin comme entraîneur. Par la suite, il bouge de façon spectaculaire en allant chercher Scott Gomez et en signant Mike Cammalleri, Brian Gionta, Jaroslav Spacek, Hall Gill, Travis Moen et Paul Mara. Le visage de l’équipe avait complètement changé, mais Bob aussi.

Je crois que tout ce chambardement a complètement vidé Gainey. Il a dû changer le visage de l’équipe qu’il aimait mais qui l’a déçu. Toutes les modifications opérées au cours de la dernière année ont été plus nombreuses que durant les six premières années du séjour de Gainey. Mais en voyant les succès mitigés de cette équipe, il s’est probablement dit qu’il ne voulait pas s’accrocher encore et encore et tenter de faire des miracles. Pour lui, il était temps de passer à autre chose. Je crois donc qu’il s’agit réellement d’une démission, non pas d’un congédiement déguisé. Cette décision est réfléchie et elle est dans les meilleurs intérêts de l’équipe. Mais est-ce que sa persévérance envers un jeune homme comme Carey Price lui aurait coûté sa place ? Je trouve par contre injuste de donner une note de 42% à Bob Gainey comme l'ont fait des «spécialistes» de l'Antichambre hier. En cinq saisons, l'équipe de Gainey a participé 4 fois aux séries et a même remporté le titre dans la conférence de l'Est. JAMAIS, ils n'ont parlé de cela. Ce ne sont pas seulement les changements qui comptent, mais le rendement. Bien des équipes n'ont pas obtenu ces résultats et on respecte leur patron.

Voici une petite liste des meilleurs coups de Gainey

- Acquisition d’Alex Kovalev à la date limite des transactions en 2004
- Acquisition de Cristobal Huet
- Signature de Roman Hamrlik
- Acquisitions d’Alex Tanguay et de Robert Lang (efficaces, mais leur saison a été raccourcie de 30 parties en raison de blessures)
- Acquisitions de Mike Cammalleri et Benoit Pouliot

Pires coups

- Échange de Mike Ribeiro contre Janne Nulnulma
- George Laraque
- Entêtement à donner le filet à Carey Price
- Acquisition de David Aebischer contre José Théodore
- Repêchage déficient
- Immobilisme continuel lors de la date limite des échanges

Pour ce qui est de son remplaçant, Pierre Gauthier, il a roulé sa bosse dans la LNH avec les Nordiques, les Ducks et les Sénateurs. Il est dans l’organisation des Canadiens depuis 2003 et il a son mot à dire au sujet des échanges, des signatures de contrat et du repêchage. Mais je crois justement que ce repêchage a été déficient. Constamment, ce sont des «espoirs» des collèges américains qui ont été sélectionnés. Ils ne jouent qu’une quarantaine de parties dans leur ligue et se développent plus tardivement que des joueurs issus du junior canadien. Voilà pourquoi nous n’avons rien vu de Ryan McDonough (échangé l’été dernier), David Fisher ou Danny Kristo et qu’on a levé le nez sur un joueur comme Claude Giroux. Changera-t-il quelque chose maintenant qu’il est en tête ? Il est Québécois et il doit mettre l’accent sur du sang talentueux québécois. S’il n’est pas capable de le faire, il n’est pas à sa place. Mais au moins, il a pris des engagements sérieux en mentionnant son intention ferme de conserver Tomas Plekanec.

Quels seront ses prochains gestes ? Tentera-t-il une transaction ? Comment gérera-t-il le dossier des gardiens de but ? Cette question est épineuse et la décision pourrait bouleverser l’avenir du Canadien. Chose certaine, il désire gagner une Coupe Stanley (sans blague) et que son équipe soit de tête. Rien de nouveau, c’est normal. Mais est-ce que les résultats y seront ?

2 commentaires:

  1. Est-ce vraiment une démission , ou bien il a été forcer a démissionner !! Moi j'ai un seul commentaire : YOUPI !
    Gainey ne savait plus quoi faire , et Price Suivra t-il
    ???????

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  2. Carey Price, le seul gardien qui a un diplôme eb buts alloués.

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