samedi 23 mars 2013

Le retour des Expos!

Warren Cromartie: à la tête d'un rêve de fou?
Né en 1953 en Floride, Warren Cromartie a évolué chez les Expos de 1974 à 1983. Après quelques années passées au Japon, celui qu'on surnomme «Cro» a fait un retour dans les Majeures pour une dernière saison en 1991 avec les Royals de Kansas City.

Warren Cromartie, tout comme l'énigmatique Bill Lee, n'ont jamais oublié la ville de Montréal et les Expos. Et c'est ce  Cromartie qui est à la tête d'un projet ambitieux, celui de redonner à la Métropole une équipe de baseball professionnelle des Ligues Majeures.

Mais qu'est-ce qui peut motiver ce Floridien de 60 ans? La passion du baseball certes, mais la conviction profonde qu'une équipe de baseball peut être viable à Montréal, surtout en raison de son bassin de population et de sa communauté d'affaires. Oublie-t-il que les dernières années des Expos ont été tristes et pénibles? Oublie-t-il que les assistances se chiffraient autour de 9000 spectateurs par Montréal? Que leur situation était aussi pathétique que l'est celle des Coyotes de Phoenix, peut-être même pire?

Sauf que Cromartie et ses acolytes, des gens sérieux du milieu des affaires de Montréal, pensent que le contexte économique montréalais pourrait permettre un tel retour. La valeur du dollar canadien est aussi solide que celle du dollar américain. Peut-être bien, mais qu'est-ce qui ferait en sorte que les gens quitteraient leur foyer en plein lundi soir d'avril, de mai ou de septembre pour aller voir les Expos? On se souviendra que même lors de leur magnifique saison en 1994, on enregistrait des foules minimes de 17 000 spectateurs alors que les Expos représentaient une superbe machine de baseball. Qui plus est, les Expos n'ont compté que deux millions de visiteurs seulement deux fois en 36 ans d'histoire.

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a décidé de faire une analyse sérieuse de la situation de connaître les possibilités. Plus de 400,000$ seront investis pour ce sondage qui comportera trois étapes: sondage auprès de la population et de la communauté d'affaires, étude de faisabilité et évaluation des retombées économiques. À la suite des résultats qui devraient être connus à la fin de 2013, le groupe aura une première réponse concrète.

Un tel projet pourrait coûter combien de beaux dollars? Un paquet selon Philippe Cantin de La Presse. Ça prend tout d'abord un stade, car oubliez tout de suite le Stade Olympique. Ajoutez à cela la franchise elle-même et vous avez besoin d'un minimum de 1,2 milliard. Qui a les reins assez solides au Québec et qui veut investir sachant fort bien que les profits ne risquent d'être aussi élevés que ceux des Yankees ou des Red Sox. Il ne faut pas se leurrer, on ne peut espérer des revenus de télévision ou de radio élevés, même si le groupe de Cromartie estime que le partage des revenus mis en place dans le baseball majeur en ce moment permettrait la survie des Expos. Et que la concurrence entre TVA et RDS pourrait apporter un peu plus d'eau au moulin.


Les Expos ont joué leur dernier match en 2004
Et même si les Expos revenaient à Montréal, peut-on croire que les grands joueurs de la ligue viendraient à la course se produire devant des gradins vides? Bon nombre de joueurs, la plupart, ont adoré leur séjour chez les Expos, mais d'autres ont pesté autant comme autant contre le taux de change, l'obligation de constamment changé son argent en quittant ou en arrivant au pays, d'autres en avaient contre le fait français et la culture québécois différente des Américains. Dans les livres sur l'histoire des Expos écrits par Marc Robitaille et Jacques Doucet, ces derniers relevaient une critique acerbe de l'ancien gérant Dick Williams envers les joueurs de baseball disant qu'ils n'ont pas de culture: pour eux, une ville étrangère c'est Cleveland et la littérature c'est le sommaire d'un match.

Pour le baseball majeur, c'est un atout immense que d'avoir une ou deux équipes en dehors des États-Unis. Compte tenu du fait que les joueurs proviennent de tous les continents, le baseball doit élargir ses cadres en dehors du pays de l'oncle Sam...

En ce moment, on pense que les Rays de Tampa Bay sont sérieusement en danger. Ils ont désespérément besoin d'un nouveau stade, car malgré une équipe qui a participé aux séries trois fois dans les cinq dernières années, ils ont la pire foule des majeures. Pour être allé au Tropicana Field, je crois fortement qu'un stade à ciel ouvert améliorerait la situation des Rays. Les Marlins ont réussi à obtenir l'aval du gouvernement floridien pour la construction d'un nouveau stade, mais est-ce que les Rays pourront obtenir le même?

Le projet n'est qu'au stade embryonnaire. Il reste bien des étapes à franchir avant de revoir les Expos à Montréal. Surtout, ça prend une montagne d'argent et un stade. Mais malgré tout cet argent ou ce stade ou ce désir des hommes d'affaires, est-ce que les fans de baseball iraient voir du baseball? On le sait, on le répète sans cesse: Montréal n'est pas une ville de sport, mais une ville des Canadiens de Montréal. Quand ce ne sont pas les Canadiens, ce sont les gros évènements. 

J'aime rêver au retour des Expos, mais je ne crois pas que la ville ait changé tant que cela depuis leur départ.  

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