mardi 19 mars 2013

Le raccrochage des décrochés


Voici un excellent texte écrit par un de mes élèves, Samuel Clément. Fier de son parcours à l'éducation des adultes, Samuel a décidé de partager sa vision de la réussite et les étapes pour obtenir le diplôme tant convoité.

Le Raccrochage des décrochés

De raccrochage à décrochage, il n’y a qu’un simple préfixe de différence. Pourtant, ces deux antonymes ont tout un arsenal de définitions différentes. On s’en sert littéralement dans tous les domaines : l’économie, la santé, la vente, la science, la politique, etc. Mais l’un des deux mots règne en maître. Véritable fléau social, le taux élevé de décrochage est une réelle menace pour l’avenir du Québec. L’univers de l’éducation s’est penché sur le sujet il y a bien longtemps et fait toujours l’objet d’études sérieuses dans le but de régler la situation. Le M.E.L.S. publie l’aboutissement de ses études statistiques sur l’abandon et les réussites scolaires, sans toutefois mentionner un nombre ou un pourcentage précis pour définir ceux et celles qui ont ou auront retourné sur les bancs d’école au cours de leur vie. Le mouvement de la persévérance scolaire est quant à lui, plongé sur les lignes de front, en matière de résolution et de promotion pour la cause. Le raccrochage est donc, lui aussi, dans la course à l’amélioration des chiffres qui résulte du décrochage scolaire.

Qu’est-ce qu’une réussite scolaire?
De nos jours, dans une société à même de changement, d’amélioration, de renouveau et de réforme, il est facile de s’y perdre. Tout est à redéfinir, et ce, dans tous les domaines sociaux. Par exemple, l’éducation s’est fait reconstruire du tout au tout par plusieurs réformes scolaires, datant de l’époque de Charlemagne jusqu'à la nôtre. Que ce soit un diplôme d’études professionnelles (DEP), un diplôme d’études secondaires (DES) ou un diplôme d’études collégiales (DEC), une réussite scolaire ne se limite plus qu’à la simple obtention d’un diplôme. Entre en compte les Attestations de spécialisations professionnelles (ASP), les tests d’équivalences (TDG, TENS), les certificats de formation préparatoire au travail ou à un métier semi-spécialisé (CFPT CFMS). Pour enrayer les problèmes de main-d’œuvre en milieu de travail, le ministère de l’Éducation des Loisirs et du Sport (M.E.L.S.) a mis sur pied plusieurs programmes d’études visant à aider l’étudiant en difficulté d’apprentissage à s’accomplir dans un métier qui lui plaira. De là fut créé, outre que le parcours scolaire normal, un parcours de formation axée sur l’emploi.

La définition ministérielle du décrochage
Le ministère de l’Éducation des Loisirs et du Sport définit qu’un décrocheur est nommé ainsi lorsque l’étudiant quitte l’école sans diplôme ni qualification. Cette définition reste complexe et très variable et dépend entièrement de l’étude dont elle fera l’objet. En date de l’année scolaire 2008-2009, à sa première année au niveau du secondaire l’élève aura 5 ans, en temps normal, pour obtenir son DES ou toute autre qualification scolaire. De cette cohorte résulte un pourcentage de décrochage de 42,3 %. De cette même date, sur une cohorte de 7 ans, le taux diminue à 29,1 %. Toujours à pareille date, 10 ans après avoir entamé leur parcours scolaire, plus de 82,1 % des étudiants auront réussi l’objectif ministériel. À la lumière de ces résultats, on peut conclure qu’un bon nombre de décrocheurs se ravisent et décident d’en finir avec leurs études secondaires. Donc, les centres pour adultes sont des atouts majeurs au raccrochage.


Les centres pour adultes et les centres de formation professionnelle
Véritable pionnier de la persévérance scolaire, l’éducation des adultes engendre de nombreuses réussites scolaires, et ce, dans plusieurs domaines d’études. Un étudiant décroché qui désirera raccrocher a pour seule solution les centres d’éducation pour adultes et/ou les centres de formation professionnelle. L’enseignement individualisé qu’offre la formation générale des adultes (FGA) a le même procédé d’éducation qu’à la polyvalente pour mener à terme une réussite scolaire. La valeur et la crédibilité du DES de la FGA ou celui obtenu à la formation générale des jeunes (FGJ) est du pareil au même. La formation professionnelle (FP) offre au désirant une éducation accentuée sur les métiers semi-spécialisés. Les organismes, tels que : le Service d'accueil, de référence, de conseil et d'accompagnement (SARCA) et les Carrefours Jeunesse-Emploi (CJE) sont à la disposition des raccrocheurs et des persévérants dans leur parcours scolaire et de recherche d’emploi. Le Centre Local d’Emploi (CLE) permet aux décrocheurs en grande difficulté financière d’avoir recours à une aide monétaire permettant de financer leur formation pour adultes. Rien n’est laissé pour contre lorsqu’il est question de persévérance scolaire.

La persévérance scolaire
Toutes les régions du Québec sont en symbiose pour prévenir le décrochage scolaire. Depuis avril 2005, le mouvement de la persévérance scolaire fait tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir et faire entendre sa cause. C’est en 2010 que le mouvement créa son propre emblème; le ruban vert et blanc. Ceux-ci le définissent comme suit : « Le vert symbolise la jeunesse et l’espérance. Il représente les jeunes qui ont besoin de reconnaissance et de valorisation pour persévérer. Le blanc, synthèse de toutes les couleurs est la métaphore de la communauté qui contribue au développement des jeunes. Les deux rubans entrecroisés illustrent le lien qui les unit. La boucle, ouverte vers l’infini, est la promesse d’un avenir meilleur ». Ce mouvement s’est donné comme principal mandat de sensibiliser la population sur l’importance de persévérer ou de raccrocher, en milieu scolaire. Le Québec peut compter sur une armée de soldats, fiers fervents d’une des causes les plus problématiques en sol québécois, à combattre et tenter de résoudre ce que les experts appellent la crise de la relève.

De décroché à raccroché, un gros bagage de connaissances, d’essais et erreurs et d’apprentissages s’ensuivent. Ensuite, les réussites viennent ajouter à cela une touche de bien-être et de sentiment du devoir accompli. Ces réussites proviennent de tous les domaines d’études et de tous les coins de la province. Les établissements scolaires, les enseignants, les différentes ressources d’aide, le mouvement de la persévérance scolaire et le gouvernement travaillent de main mise à maintenir et accroitre l’éducation de la société prospère qu’est le Québec. Le raccrochage touche tout le monde et est une source positive et valorisante qui nourrit un mouvement grandissant. La persévérance se vit quotidiennement et pour chacun d’entre nous, elle permet de s’accomplir et de réaliser tout ce que l’on désire.

  Samuel Clément
 Centre de formation générale des adultes l’Escale

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