Elle est de retourrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr, la série Montréal-Québec

Non content d'avoir rempli les « fefans » du réseau TVA de petite télévision à l'hiver 2010 avec leur série de hockey-réalité Montréal-Québec, Pierre-Karl récidive avec la deuxième saison de cette horreur télévisuelle. Le retour des « has been » qui n'ont pas pu faire carrière au hockey parce qu'on leur a dit qu'ils n'étaient pas bons.

Rappelons les faits. Montréal-Québec est une série où le tapage médiatique est lourd, où on suit les candidats comme à « Star Épidémie », où on peut les voir dans les revues à potins de Pierre-Karl et dans leur quotidien. Montréal-Québec, c'est deux équipes, une de Montréal et une de Québec. Chaque équipe est dirigée par des hommes de hockey : Guy Carbonneau et Michel « J'ai dirigé 10 ans dans la LNH » Bergeron. Ils sont assistés dans leur travail par des ex-hockeyeurs : Patrice Brisebois, Serge Boisvert et Alain Côté. Des gars qui connaissent le tabac... sauf peut-être Bergie. Pendant 8 matchs, comme la Série du Siècle (Pierre-Karl pense qu’il présente la Série du Siècle moderne), les deux équipes se disputent des duels avec un alignement rempli d'ex-hockeyeurs junior ou senior et même des femmes. Chaque formation doit compter au minimum une femme, un homme de 40 ans et un autre de 50 ans!!! Et disons que, chaque joueur doit avoir une « histoire » derrière lui pour faire brailler les matantes. Souvenons-nous l'an dernier de Rock Roy qui voulait revoir son père.

Le concept vise à ressusciter la rivalité Canadiens-Nordiques, mais avec des joueurs de hockey de ligue de garage. Comme je le mentionnais plus haut, chacun possède son histoire, chacun s'est vu fermer une porte au cours de sa carrière, ce qui l'a mené à être comptable au lieu de professionnel du hockey. TVA, avec sa télé d'émotions cul-cul, mise sur l'aspect tragique, voire dramatique des participants. Et on meuble, on déguise, on décore le produit d'une tonne d'effets distrayants pour que le non connaisseur en hockey s'attache à des inconnus dont on n’en a rien à cirer.

La saison dernière, même si je n'ai regardé que le premier épisode, celui de la présentation des joueurs, et quelques séquences de deux ou trois parties, j'ai su que Québec a remporté les hostilités. 5 victoires contre 3. Je sais aussi que Michel Bergeron, drainé émotivement après avoir traité son ami Ron Fournier de tous les noms pendant le premier match, a décidé de se retirer pour le bien de sa famille. Mais l'intervention du tout-puissant René Angélil l'a fait changer d'avis. Peut-être a-t-il menacé de le poursuivre? Qui sait? Bob Hartley, cet excellent entraîneur, est même venu à la rescousse pour l'espace de quelques matchs, histoire de remplacer Bergie qui était aux Jeux de Vancouver.

Là où ça devient de la petite télé, c'est qu'à heure de grande écoute, on laisse passer des vulgarités innommables, car les entraîneurs et l'arbitre ont tous des micros. Tous les commentaires stupides, irrespectueux, déplacés, méchants, débiles sont entendus par les téléspectateurs et leurs JEUNES ENFANTS. Voulant tellement gagner, les joueurs y vont parfois de coups déloyaux envers leurs adversaires. Vous allez me dire que c'est bien pire dans la LNH. Oui, vous avez raison. Mais ce sont des hommes qui sont payés, c'est leur travail. Les participants à Montréal-Québec sont des amateurs, des hommes et des femmes qui rentrent au bureau le lundi matin. Des hommes et des femmes qui ne peuvent manquer une semaine ou un mois de travail parce qu'un imbécile leur a donné un double-échec sauvage par-derrière.

Comme TVA se spécialise dans le sensationnalisme au détriment du contenu, on en fait un énorme battage médiatique. Les publicités sont en ondes depuis quelque temps, on a même invité les admirateurs de la série à assister au match des recrues contre les anciens de la première saison. Guy Carbonneau (MON CARBO), Michel « 10 ans dans la LNH sans rien gagner » Bergeron, Bob Hartley, Patrice Brisebois et Biz de Loco Locass disent qu'ils n'ont jamais vu autant d'émotions dans cette série, que c'est du jamais vu. Ouf! Émettent-ils réellement leur opinion? Je ne peux croire que Carbo ait accepté de participer à cette série, ni Bob Hartley. Ne sont-ils pas des entraîneurs sérieux? Mais il est vrai que le portemonnaie sans fond de Pierre-Karl a dû les convaincre de se lancer dans une pareille aventure. Et au gré de leurs engagements extérieurs, ils ont pu quitter l'aventure momentanément.

C'est ce gonflage médiatique de TVA qui m'agresse. Cette espèce de théorie de faire croire au monde que cette aventure est extraordinaire parce que les maires de Montréal et de Québec embarquent dans l'aventure, parce que le premier ministre Jean Charest y va de sa prédiction, parce que Stephen Harper aussi prédit l'issue de la série. Et ce désir constant de presser le citron jusqu'à tant que le jus, le zeste, la couleur soient complètement disparus. On n'a qu'à penser à la dernière saison d'Occupation double, deux ou trois semaines après la finale, on nous repassait les meilleurs moments, les pires moments, les scènes de chicane coupées au montage, les scènes de salles de bain vues en direct sur le Web, les meilleurs moments des voyages. Même chose avec Montréal-Québec.

Mais l'expérience a aussi de bons côtés. Les deux chansons reliées aux équipes sont bonnes, bien interprétées et bien composées. Dommage que le seul but de ces créations soit à des fins mercantiles complètement insignifiantes; la bande sonore de la série. Le CH a-t-il sa propre bande sonore dans les magasins? Je vois Archambault présenter la nouvelle parution de la semaine : « Et voici la trame sonore de la saison 2010-2011 du Canadien. »

L'autre bon côté, c'est la possibilité pour les joueurs d'évoluer sous les ordres de grands noms du hockey, la possibilité de poursuivre leur rêve encore quelques semaines, la possibilité de devenir un semblant de vedette, la possibilité de gagner quelques milliers de dollars, la possibilité d'être reconnu par des matantes. Mais après tout, on essaie de bourrer les yeux, de nous faire aduler des vedettes jetables après usage.

Bonne télé à ceux qui regarderont la série, je me contenterai de Babine ce soir.