jeudi 15 octobre 2009

Patrick Senécal est juste

Je suis finalement allé voir 5150, rue des Ormes. Le film réalisé par Éric Tessier d'après un roman de Patrick Senécal est encore une oeuvre très violente comme la précédente du duo portée au cinéma en 2003, Sur le Seuil. Par chance, c'est l'auteur lui-même qui a adapté son roman.

L'histoire débute donc lorsque le jeune Yannick se ballade en vélo dans un quartier. Freinant brusquement lorsqu'un chat le coupe, il se retrouve les quatre fers en l'air. Voulant demander de l'aide, il s'arrête à la maison des Beaulieu où le chef de famille décide d'appeler un taxi pour lui. Décidant de suivre monsieur Beaulieu, le jeune homme est témoin de choses folles qui changeront sa vie.

En refaisant équipe avec Éric Tessier, l'écrivain Patrick Senécal s'assure que ses mots soient bien rendus à l'écran par la performance des acteurs ainsi que les gestes qui sont posés. Dans le cas présent, on peut dire que plusieurs surprises sautent aux yeux, spécialement Sonia Vachon, dont le créneau était bien plus dans la comédie. Troublante et fidèle à un homme dérangé, elle s'élève à un niveau auquel elle ne nous a jamais habitués. Normand D'Amour est lui aussi parfait, jouant pratiquement deux rôles, celui d'un homme bon et sympathique mais qui verse dans la folie complète qui glace le sang. Évidemment, Marc-André Grondin fait preuve de talent ainsi que Mylène St-Sauveur, démoniaque au possible. Dans l'ensemble tout est mieux joué que dans Sur le Seuil.

La violence est présente tout au long du récit, mais elle est un peu plus souvent suggérée, même si on utilise un bâton de baseball pour freiner le jeune captif. Certaines scènes sont quand même très difficiles à regarder, comme celle du jeu d'échec et ce qui s'en suivra. Pour ce qui est du scénario, j'aurais aimé qu'on approfondisse un peu plus les motivations du père Beaulieu, qu'il y ait plus de sensibilité chez son aînée également. Mais j'ai finalement compris qu'elle est complètement désaxée.

Patrick Senécal reviendra avec les 7 jours du talion en février prochain.

1 commentaire:

  1. Je te seconde en ce qui concerne Sonia Vachon... absolument impressionnante dans son rôle. Elle est effectivement aux antipodes de la sensuelle Mme Thibault, que nous avons connue dans le film "C't'à ton tour, Laura Cadieux".
    Un film captivant qui ne tombe pas non plus dans l'obscénité et la brutalité. On s'attarde d'ailleurs tout autant à la psychologie des protagonistes. La complexité de la psyché humaine se voit exposée. La relation entre le bourreau et le captif laisse présager à la fois une complicité et une confrontation. L'obsession est au coeur du récit... l'obsession de prouver que le bien emporte toujours sur le mal. En même temps, on expose l'obsession de prouver que le mal peut aussi s'immiscer dans un semblant de bien.

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