samedi 1 février 2014

DÉFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE: POUSSE, MAIS POUSSE ÉGAL

Impératif français est un organisme qui promeut et défend la langue française dans la région outaouaise, mais qui n'hésite pas non plus à faire valoir son importance ailleurs au Québec quand il sent que notre très chère et précieuse langue est brimée. Les interventions sont souvent réfléchies, mais parfois, c'est une exagération sans nom qui font passer les Québécois pour des pleurnichards.

Dans le cas présent, un citoyen d'Ottawa s'est montré outré durant un match du Canadien au Centre Bell. Pas que son équipe favorite jouait un mauvais match, mais son problème était l'arbitre, ce vilain zèbre marin d'eau douce. À la suite d'un but controversé, les officiels ont décidé de vérifier avec Toronto pour que le but soit accordé. Une fois la décision rendue, l'officiel annonce celle-ci à la foule grâce à un microphone, mais dans la seule et unique langue de Shakespeare. Outrage! Sortilège!

Voici la lettre de monsieur Patrick Marleau (pas le joueur de hockey)

Pas de Coupe Stanley en français à Montréal!

Non mais vraiment là!

Regardez-moi dans les yeux, et dites-moi sans rire qu’il est normal qu’en 2014, un francophone puisse se rendre dans la plus grande métropole francophone du monde après Paris, dans une ville québécoise, dans un aréna portant un nom français (Centre Bell) avec des billets achetés au prix fort (plein tarif) qui indiquent que le spectacle annoncé porte un nom français (Canadiens de Montréal) où l’annonceur maison s’exprime en français… et que les arbitres n’annoncent pas les infractions, pénalités ou buts refusés en français!

Dites-moi qu’il est normal de se moquer du public qui prend la peine de se déplacer pour l’événement ou qui regarde le hockey à la télévision, et que l’on autorise les arbitres à allumer leurs micros pour annoncer leurs décisions officielles d’arbitrage… en anglais!!!

En plein point culminant ou plein suspense, on laisse tomber Montréal, tout le Québec, la francophonie, puis c’est l’anglais qui domine comme dans le temps des années 40 avec Rocket Richard! Rien n’a changé depuis plus de soixante-dix ans! On nous ridiculise chez nous!

J’espère bien voir le jour où l’on pourra entendre à Montréal un arbitre annoncer ses décisions en français telles que : « Le patin n’a pas touché volontairement la rondelle: but accordé! » Ça ne fait pas moins officiel de l’entendre en français, ça fait simplement respectueux!

Et la réponse de support de monsieur Jean-Paul Perreault, président d'Impératif français

Mesdames, Messieurs,

La situation décrite dans la lettre ci-dessous est intolérable. Ceci n’a aucun sens! Nous sommes d’accord avec ce citoyen.

Il est inacceptable que l’on nous exclut, que l’on présente, à l’échelle de l’Amérique, Montréal et le Québec comme anglophones, que l’on laisse ainsi tomber la francophonie, que l’on nous traite comme si nous n’existions pas.

Quelle image donne-t-on ainsi aux immigrants, à notre jeunesse, à toutes et à tous, et à l’Amérique du Nord tout entière de l’importance que l’on accorde à notre langue en acceptant qu’existe et perdure cette situation?

À quoi peuvent bien rimer les droits québécois d’être servis et informés en français devant pareille humiliation, de surcroît télédiffusée et radiodiffusée, vue et entendue par des millions de personnes plusieurs fois par année, dans notre sport national et dans notre métropole?
Nous vous prions d’intervenir sans tarder et de nous faire connaître les mesures que vous adopterez pour que soit respecté le Québec et la francophonie.

Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Cette lettre contient des mots forts pour une situation réellement peu importante. Pas qu'on se laisse marcher sur le dos nous les Québécois, mais quand on parle d'humiliation, c'est d'une exagération sans borne. Les parties sont toutes à la télévision ou à la radio et devinez quoi, les commentateurs et analystes (ils sont environ 40 à analyser la même partie) expliquent en français la décision finale. Alors, je ne comprends pas le raisonnement de cette plainte. Et lorsque nous sommes au Centre Bell, j'y suis allé à quelques occasions, on n'entend quasiment pas ce que dit l'arbitre.

J'enseigne le français et je saute d'un pied quand j'entends des expressions anglophones dans le parler des gens de l'Outaouais. Mais je ne serai pas du genre à me plaindre d'une situation banale (carrément) qui peut arriver une fois ou au maximum deux fois par match. 85% des arbitres sont anglophones, alors il faudrait qu'ils apprennent 25 mots de français pour le bonheur non pas des fans, mais des gens qui s'offusquent beaucoup trop pour rien.

Ce qui me déçoit franchement de la part de monsieur Perreault, c'est qu'il n'apporte aucune solution et que son message ne s'adresse qu'à des politiciens comme en font foi le nom des quatre personnes citées sur la page web d'Impératif français. Il serait préférable selon moi de rediriger les complaintes vers le président du Canadien Geoff Molson ou au commissaire de la ligue Gary Bettman. Mais ce dernier prendra-t-il en considération cette demande? Ou est-ce que monsieur Perreault ne s'abaissera pas à parler en anglais?


La solution serait si simple de proposer au Canadien ou à la LNH, au lieu des politiciens toujours à la recherche de votes, que l'annonceur maison traduise la décision de l'arbitre. Ce serait une demande bien plus logique et surtout respectueuse que de s'indigner en pleurnichard.

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