lundi 18 octobre 2010

Facebook: votre meilleur ennemi

Le 1er octobre dernier, le film Le Réseau Social prenait l'affiche sur les écran nord-américains. Celui-ci relate la création du populaire site Facebook. On raconte qu'il y a pas moins de 500 millions «d'amis» inscrits dans ce réseau social. J'y suis moi-même, partageant photos et commentaires tout en retrouvant de vieilles connaissances. Des connaissances, pas nécessairement des amis. Et ces connaissances sont-elles réellement utiles dans notre vie de tous les jours ?

La notion d'amitié

Selon le dictionnaire Robert 2010, l'amitié est le sentiment réciproque d'affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens de sang ni sur l'attrait sexuel. Donc, à la lumière de cette définition claire, notre compte Facebook ne devrait compter qu'une dizaine de personnes tout au plus. Exit les collègues de travail, exit la blonde ou la femme, exit le beau-frère, exit la famille. Cela me fait penser que ceux qui sont inscrits comme amis sur notre page Facebook devraient plutôt être des «contacts», non pas des amis.

Et si nos seuls amis étaient nos contacts, ce serait le comble. Car pensez-y, aurait-on besoin de leur prouver qu'ils sont nos réels amis en les ajoutant comme «amis» Facebook ? Pas du tout. Donc, en somme, les «amis» que nous avons dans notre compte Facebook sont nos vrais «amis»... virtuels.

Qui a le potentiel ami ?

Un collègue, un voisin, un cousin, un patron, les potentiels d'amitiés sont nombreux sur Facebook. Ces étrangers qui ne partagent pas votre jardin intime (loin de là!) auront la chance d'en connaître un peu plus sur vous grâce à un exercice de voyeurisme légal. En plus, ils auront droit à vos états d'âme aussi profonds que personnels.

Pour choisir un ami, il faut donc se poser la question suivante: «Est-ce que je veux que cette personne sache que je n'ai pas fait mon lavage depuis une semaine?» Parce que vous l'aurez deviné, plusieurs disent tout ce qui leur passe par la tête et que les autres n'ont pas besoin de savoir. Il est vrai que plusieurs ressentent un besoin intense de tout partager, mais nous n'avons pas tous besoin de tout savoir.

La prudence dans les commentaires

Nos émotions sont la pierre angulaire de ce que nous sommes, elles définissent notre personnalité et lorsqu'on est en mesure de les partager avec des proches, c'est apaisant. Mais les partager avec 298 amis (ou 1123), est-ce que c'est apaisant ? Le commun des mortels qui est heureux de s'être lié d'amitié Facebook avec une vieille connaissance a-t-il besoin de savoir que votre grand-mère fait une phlébite depuis trois semaines et que ça vous fait de la peine ? À moins de rechercher la pitié.

Je suis d'avis que certains événements personnels doivent le rester afin qu'ils deviennent uniques et non pas publics. Notre petit jardin secret est précieux et le partager avec Pierre, Jean, Jacques n'est pas intéressant. Pour ma part, je ne parle pas de mes sentiments les plus profonds, ils m'appartiennent. Que je partage la naissance de mon enfant, je crois que c'est du domaine public (Facebook), mais de dire que je suis en furie parce que mon beau-frère ne m'a pas rapporté ma déchiqueteuse et mon appareil-photo, cela ne concerne pas les autres.

L'an dernier, une femme pas trop futée, exaspérée par son patron et son travail, est allée écrire (à peu près ceci) sur son babillard qu'elle avait un travail de merde et que son patron était un con. Ce que cette pauvre tarte avait oublié, c'est que son patron était un de ses «amis» Facebook. L'homme l'a convoquée à son bureau et il lui a donné son congé. Cette femme devait être une adepte du réseau social, mais elle ne savait pas comment l'utiliser.

Ça nous renvoie au point précédent, qui choisir comme ami ? Vous avez réellement le désir profond de partager vos joies et vos peines avec votre supérieur et ses bonnes relations ? Pour ma part, je n'en vois pas le besoin, à part si vous êtes votre propre «boss». Cependant, si votre vie est aussi trépidante qu'Indiana Jones, c'est un devoir pour vous de la raconter dans tous les moindres détails.

J'aurai froissé des âmes dans ce billet. Qu'importe, si ça peut vous sauver de quelques situations inconfortables ou empêcher un soulèvement populaire pour que la commande «Je m'en fous» soit en permanence en-dessous de vos commentaires.

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