dimanche 29 août 2010

Les héros ne sont pas que dans les films

Rentrée scolaire cette semaine pour mes collègues et moi. Quelques changements de personnel, dont trois retraites et l'arrivée de deux enseignants d'un autre Centre. Une petite adaptation qui se fera très rapidement. Au moins, j'aurai sensiblement le même groupe d'étudiants, ce qui facilitera leur tâche.

Nous avions deux journées pédagogiques et une journée d'accueil vendredi où les élèves venaient chercher leur horaire. Mais c'est la journée de jeudi qui restera sans doute graver dans ma mémoire pour longtemps. Nous recevions la visite de l'athlète Pierre Lavoie. Originaire de La Baie au Saguenay, Lavoie est bien plus qu'un athlète, c'est un héros, un homme qui a perdu deux enfants en raison d'une maladie grave : l'acidose lactique, une maladie rare, héréditaire, propre aux gens du Saguenay.

Lorsque son deuxième enfant a été diagnostiqué (son premier est en pleine santé), on lui avait appris que les chances de survie n'étaient pas énormes. Finalement, sa petite fille a lutté jusqu'à 4 ans. Son troisième enfant n'a vécu que 20 mois. Ces événements ont amené Lavoie à créer, en 1999, le défi Pierre Lavoie, une randonnée à vélo de 650 km pendant 24 heures autour du pays des bleuets. Le but de l'athlète n'était pas de ramasser de l'argent, mais bien de sensibiliser la population à cette maladie.

Le « mal » était fait. Chaque année, le défi est de plus en plus grand et il s'est agrandi au-delà des frontières saguenéennes. L'été dernier, il a parcouru le Québec avec quelques personnalités connues, dont le président des Canadiens Pierre Lavoie et le boss de Québécor, Pierre-Karl Péladeau. Grâce à ce grand défi, il a pu amasser des dons, ce qui lui a permis de vaincre la maladie. Les recherches ont permis de découvrir le gène qui causait la maladie et de l'enrayer. Dès novembre, les futurs parents pourront passer les tests qui détecteront la maladie.

Pierre Lavoie a aussi participé 8 fois à l'Iron Man d'Hawaï, le défi sportif le plus exigeant au monde. Il s'agit d'un triathlon comptant 3,8 de nage, 180 km de vélo et un marathon, soit 42 km. Il a d'ailleurs remporté l'Iron Man à trois reprises et sera sur la ligne de départ en octobre cette année. Et c'est sa détermination d'athlète qui lui a permis d'affronter et de surmonter la maladie et la mort de ses enfants.

Originaire moi-même du Saguenay, j'avais bien sûr entendu parler de Pierre Lavoie et je l'avais même vu à quelques reprises lorsque je travaillais à l'usine Alma. Mais jamais je ne lui avais parlé. Le hasard a voulu que ce soit moi qui l'accueille jeudi après-midi au Centre. Quel homme! Gentil, communicateur hors pair, il n'hésite pas à parler de lui, même de sa frustration de ne pouvoir parler anglais. « Ne pas parler anglais, ça me bloque. Mais je n'ai pas le temps de l'apprendre. »

Cependant, on se sent peu en forme à côté de lui. C'est un sportif, un athlète de haut niveau et moi, je suis un joueur de baseball. Je ne fais pas d'activité physique comme lui, mais j'apporte aussi à la société, mais ça, c'est une autre histoire.

Pierre Lavoie devait nous parler de son parcours pendant 1 h 15, mais il est resté pendant deux heures. Ces deux heures m'ont permis de comprendre bien des choses, dont celle-ci : quand on veut quelque chose, on peut l'avoir, en se fiant aux valeurs qui nous sont propres. Et comme il dit : la priorité est l'éducation, pas la santé. Si on est bien éduqué, on n'aura pas de problème de santé.

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