L'INSTINCT DE MORT - MESRINE PARTIE 1
Le film relate les premiers pas du bandit notoire, de la guerre d'Algérie en 1959 jusqu'à son passage remarqué au Québec fin 60, début 70. Le scénario est adapté directement du livre écrit par Mesrine en prison, intitulé l'Instinct de Mort. Sans toucher à tous les vols qu'il a commis pendant cette dizaine d'années, on montre plusieurs séquences d'action renversantes, on décrit aussi bien la forte personnalité de l'homme, sa persévérance, son intelligence et son charisme. On apprend également qu'il n'avait rien à son épreuve, sachant pertinemment comment se sortir du trouble. On y voit aussi un homme fidèle en amitié.
En tête d'affiche, c'est Vincent Cassel qui se démarque, disparaissant complètement sous les traits du criminel notoire. À lui se joint un solide casting, dont Roy Dupuis qui interprète son comparse québécois Jean-Paul Mercier et Gilbert Sicotte qui joue le rôle du milliardaire enlevé par Mesrine avec sa flamme du moment, Jeanne Schneider, jouée par Cécile de France. Évidemment, le grand Gérard Depardieu complète la distribution, dans un rôle plus effacé, mais quand même important.
Mesrine a fait des siennes au Québec jusqu'à Percé en Gaspésie. Il a été soupçonné d'un meurtre dont il a été acquitté. D'ailleurs, je suis allé l'an dernier au magasin général de l'Anse-à-Beaufils, à l'endroit même où il s'est fait couper les cheveux deux jours avant son évasion de la prison de Percé. Comme Mesrine a fait «vibrer» la ville de Percé, le maire actuel s'était dit déçu de ne pas avoir reçu la visite de l'équipe de tournage car plusieurs événements importants du séjour du criminel avait eu lieu dans la région du Rocher. Dommage.
La première partie est d'une violence marquante, le personnage n'étant pas un enfant de choeur. Quelques meurtres ressortent, dont l'assassinat des deux «amis» de Mesrine et ce double meurtre gratuit des deux gardes forestiers au Québec.
L'ENNEMI PUBLIC # 1 - MESRINE PARTIE II
La deuxième partie relate les événements de 1972, son retour en France, au 2 novembre 1979, sa mort. Toujours aussi féru de vol, on voit encore plus le caractère déterminé de Mesrine, toute sa ruse pour arriver à ses fins. Il est assez incroyable de voir comment il réussissait à se tirer d'affaire, souvent de façon ingénieuse, parfois très chanceux.
Dans cette partie, comme il est considéré l'ennemi public # 1, il veut voler la vedette. Étant donné que les journaux parlent plus du général Pinochet, il décide de mettre sur papier les aventures qu'il a vécues avant son retour en France. Il se met aussi en colère contre la société, ne pouvant plus vivre dans les QHS (Quartiers de Haute Sécurité) où les conditions sont inacceptables, il en fait baver aux autorités et à tous ceux qui se mettent sur sa route. Mais ultimement, il fera face à son destin, à la porte de Clignancourt à Paris. La production privilégie la thèse de l'assassinat, même si la justice a tranché pour la légitime défense.
Encore une fois, le casting est excessivement efficace, Cassel domine toujours, mais dans le cas présent, c'est Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Olivier Gourmet et Ludivine Sagnier qui partagent l'écran avec lui.
En somme, j'ai adoré les deux films, même si j'ai préféré un peu plus le deuxième. Les moments de tension sont palpables, ce qui est doublement particulier lorsqu'on connaît d'avance la fin. Vincent Cassel offre une performance qui lui a valu le César du meilleur acteur, l'équivalent français des Oscar aux USA ou des Jutra au Québec.
L'Instinct de mort: en salles le vendredi 13 août
L'Ennemi public # 1: en salles le vendredi 27 août
Ce qui n'est pas fiction
J'adore faire des recherches après avoir vu des films biographiques. J'ai beaucoup lu sur la vie de Che Guevara lorsque j'ai regardé le dyptique de Steven Soderbergh et j'en ai fait autant sur la vie de Jacques Mesrine. Le point marquant est sans aucun doute sa mort, où la thèse de l'assassinat et de la légitime défense sont encore discutées.
Si la famille de Mesrine et sa dernière amie de coeur crient haut et fort que le bandit a été assassiné par les policiers, l'avis du commissaire Broussard, chargé de l'enquête et de l'arrestation du criminel à l'époque, est contraire. Pour lui, il est clair que ses hommes ont sommé Mesrine de se rendre. Même le jugement de la cour l'a prouvé. Les deux thèses s'affrontent toujours.
Cependant, une chose est certaine, Mesrine savait que ses jours étaient comptés. L'étau se refermait sur lui et ses chances de vivre longtemps s'amenuisaient. Il a même laissé un enregistrement qui laissait présager qu'il savait exactement ce qui l'attendait. C'était clair, le gouvernement et les forces de l'ordre en avaient assez d'être ridiculisés par Jacques Mesrine et il fallait le réduire à néant.
D'après ce que j'ai lu et entendu depuis quelques jours, il est certain que Mesrine a été assassiné. L'ordre a dû être le suivant: «Vous l'éliminez, peu importe la façon, vous vous en débarrassez.» Ils ont pris les moyens pour le faire. Mais d'un point de vue personnel, est-ce qu'il faut être outré ? Le type a volé, séquestré, s'est évadé, a torturé et a tué. Qui vit par l'épée ne meurt-il pas par l'épée ?
La dernière conjointe de Mesrine s'offusque en tous points aux deux films, particulièrement celui qui la concerne le plus. Pour elle, son homme était doux comme un agneau, attentionné, délicat. Oublie-t-elle volontairement tout ce qu'il faisait lorsqu'il n'était pas avec elle. Peut-être que leur vraie relation n'a pas été comme celle présentée dans le film, mais je ne crois pas que tout est si noir dans ce qu'elle a pu voir. Mais elle a fait partie des dommages collatéraux dans les incidents du 2 novembre 1979 et sa colère est justifiable, en partie.
Jacques Mesrine fut un homme charismatique, mais dangereux, intelligent, mais cruel. Sa vie a fasciné des millions de gens et fascinera encore longtemps l'imaginaire de ceux qui l'ont connu et qui ont entendu parler de ses exploits.
Mesrine a fait des siennes au Québec jusqu'à Percé en Gaspésie. Il a été soupçonné d'un meurtre dont il a été acquitté. D'ailleurs, je suis allé l'an dernier au magasin général de l'Anse-à-Beaufils, à l'endroit même où il s'est fait couper les cheveux deux jours avant son évasion de la prison de Percé. Comme Mesrine a fait «vibrer» la ville de Percé, le maire actuel s'était dit déçu de ne pas avoir reçu la visite de l'équipe de tournage car plusieurs événements importants du séjour du criminel avait eu lieu dans la région du Rocher. Dommage.
La première partie est d'une violence marquante, le personnage n'étant pas un enfant de choeur. Quelques meurtres ressortent, dont l'assassinat des deux «amis» de Mesrine et ce double meurtre gratuit des deux gardes forestiers au Québec.
L'ENNEMI PUBLIC # 1 - MESRINE PARTIE II
La deuxième partie relate les événements de 1972, son retour en France, au 2 novembre 1979, sa mort. Toujours aussi féru de vol, on voit encore plus le caractère déterminé de Mesrine, toute sa ruse pour arriver à ses fins. Il est assez incroyable de voir comment il réussissait à se tirer d'affaire, souvent de façon ingénieuse, parfois très chanceux.
Dans cette partie, comme il est considéré l'ennemi public # 1, il veut voler la vedette. Étant donné que les journaux parlent plus du général Pinochet, il décide de mettre sur papier les aventures qu'il a vécues avant son retour en France. Il se met aussi en colère contre la société, ne pouvant plus vivre dans les QHS (Quartiers de Haute Sécurité) où les conditions sont inacceptables, il en fait baver aux autorités et à tous ceux qui se mettent sur sa route. Mais ultimement, il fera face à son destin, à la porte de Clignancourt à Paris. La production privilégie la thèse de l'assassinat, même si la justice a tranché pour la légitime défense.
Encore une fois, le casting est excessivement efficace, Cassel domine toujours, mais dans le cas présent, c'est Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Olivier Gourmet et Ludivine Sagnier qui partagent l'écran avec lui.
En somme, j'ai adoré les deux films, même si j'ai préféré un peu plus le deuxième. Les moments de tension sont palpables, ce qui est doublement particulier lorsqu'on connaît d'avance la fin. Vincent Cassel offre une performance qui lui a valu le César du meilleur acteur, l'équivalent français des Oscar aux USA ou des Jutra au Québec.
L'Instinct de mort: en salles le vendredi 13 août
L'Ennemi public # 1: en salles le vendredi 27 août
Ce qui n'est pas fiction
J'adore faire des recherches après avoir vu des films biographiques. J'ai beaucoup lu sur la vie de Che Guevara lorsque j'ai regardé le dyptique de Steven Soderbergh et j'en ai fait autant sur la vie de Jacques Mesrine. Le point marquant est sans aucun doute sa mort, où la thèse de l'assassinat et de la légitime défense sont encore discutées.
Si la famille de Mesrine et sa dernière amie de coeur crient haut et fort que le bandit a été assassiné par les policiers, l'avis du commissaire Broussard, chargé de l'enquête et de l'arrestation du criminel à l'époque, est contraire. Pour lui, il est clair que ses hommes ont sommé Mesrine de se rendre. Même le jugement de la cour l'a prouvé. Les deux thèses s'affrontent toujours.
Cependant, une chose est certaine, Mesrine savait que ses jours étaient comptés. L'étau se refermait sur lui et ses chances de vivre longtemps s'amenuisaient. Il a même laissé un enregistrement qui laissait présager qu'il savait exactement ce qui l'attendait. C'était clair, le gouvernement et les forces de l'ordre en avaient assez d'être ridiculisés par Jacques Mesrine et il fallait le réduire à néant.
D'après ce que j'ai lu et entendu depuis quelques jours, il est certain que Mesrine a été assassiné. L'ordre a dû être le suivant: «Vous l'éliminez, peu importe la façon, vous vous en débarrassez.» Ils ont pris les moyens pour le faire. Mais d'un point de vue personnel, est-ce qu'il faut être outré ? Le type a volé, séquestré, s'est évadé, a torturé et a tué. Qui vit par l'épée ne meurt-il pas par l'épée ?
La dernière conjointe de Mesrine s'offusque en tous points aux deux films, particulièrement celui qui la concerne le plus. Pour elle, son homme était doux comme un agneau, attentionné, délicat. Oublie-t-elle volontairement tout ce qu'il faisait lorsqu'il n'était pas avec elle. Peut-être que leur vraie relation n'a pas été comme celle présentée dans le film, mais je ne crois pas que tout est si noir dans ce qu'elle a pu voir. Mais elle a fait partie des dommages collatéraux dans les incidents du 2 novembre 1979 et sa colère est justifiable, en partie.
Jacques Mesrine fut un homme charismatique, mais dangereux, intelligent, mais cruel. Sa vie a fasciné des millions de gens et fascinera encore longtemps l'imaginaire de ceux qui l'ont connu et qui ont entendu parler de ses exploits.
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