Tout comme Batman plus tôt cet été, je vous offre une grande révision d'une série cinématographique populaire qui a fait courir les foules depuis 1968. Bien que huit films, deux séries télévisées et quelques bandes dessinées aient été publiés, l'histoire provient d'un seul livre qui n'a connu aucune suite.
La Planète des Singes est un roman de science-fiction paru en 1963 et écrit par le Français Pierre Boulle. Il raconte l'histoire de quelques hommes qui explorent une planète lointaine, très similaire à la Terre, mais où l'espèce dominante est le singe et où l'espère dominée est l'homme. On suit les péripéties du journaliste Ulysse Mérou qui vit un choc complet sur cette étrange planète.
L'écrivain , aussi auteur du roman Le Pont sur la rivière Kwai, disait de son ouvrage qu'il était loin d'être son meilleur, malgré le fait qu'il ait connu une foule d'adaptations cinématographiques. Quant aux adaptations en elles-mêmes, étaient-elles à la hauteur?
Je me souviens avoir vu la série originale ainsi que la série en rafale le samedi après-midi à TVA il y a 20 ans. Depuis, je me suis procuré un très beau coffret soulignant le 40e anniversaire de la sortie du premier film.
PREMIÈRE SÉRIE
PLANET OF THE APES (1968)
Réalisé par Franklin J. Schaffner. Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, James Whitmore, James Daly et Linda Harrison. Des astronautes américains partis de la Terre en 1972 à une vitesse près de celle de la lumière échouent sur une mystérieuse planète, dix mois après leur départ. L'année: 3978. À leur grande surprise, des hommes y vivent, mais à l'état primitif, mais l'espèce dominante est le singe! Capturé, l'astronaute George Taylor tentera de prouver qu'il est un homme capable de réflexion, ce qui est impensable aux yeux de la majorité des singes. Pour l'aider, deux scientifiques, Cornelius et Zira, l'épauleront tout au long de sa quête. Au terme de celle-ci, il découvrira le secret de cette planète maudite. Bien que la trame ressemble à celle du roman, l'action se déroule dans une société nettement moins avancée que dans l'écrit de Pierre Boulle. Des raisons budgétaires ont poussé les producteurs à agir. La Planète des Singes est un classique pour de nombreuses raisons: la qualité des costumes et des maquillages, tous les deux cités aux Oscar fascine encore aujourd'hui. De plus, avec une tête d'affiche de renom comme Charlton Heston, le film gagne en crédibilité. Le budget alloué n'était que de 5 millions de $ comparativement aux 170 millions pour le tout dernier.
BENEATH THE PLANET OF THE APES (1970)
Réalisé par Ted Post. Avec James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, David Watson et Charlton Heston. Une deuxième équipe d'astronaute suivant la trace de l'équipage du premier film se pose elle aussi en catastrophe sur la planète des singes. Seul survivant, le lieutenant John Brent tente de retrouver Taylor grâce à la compagne de celui-ci, Nova. Ils se buteront à des singes bien peu coopératifs et aussi à des humains, mystérieux télépathes vouant un culte à la bombe atomique. Suite nettement inférieure au film original, il ne bénéficie en rien de la présence, bien que très courte, de Charlton Heston. Tourné pour seulement trois millions de $, deux de moins que La Planète des Singes, on peut voir que les efforts sur les maquillages ont été bâclés, particulièrement pour les personnages faisant de la figuration. Pour ce seul film, l'acteur Roddy McDowall, l'interprète de Cornelius, est remplacé par David Watson.
ESCAPE FROM THE PLANET OF THE APES (1971)
Réalisé par Don Taylor. Avec Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, William Windom, John Randolph, Eric Braeden, Natalie Trundy et Ricardo Montalban. Alors qu'un cataclysme anéanti complètement la planète des singes, trois d'entre eux se sauvent in extremis à bord de l'appareil originalement utilisé par l'équipe d'astronautes du premier film. Empruntant le chemin contraire de Taylor, le trio composé de Zira, Cornelius et docteur Milo atterrit sur Terre, à la grande stupéfaction des hommes qui découvrent leur véritable identité. Accueillis en héros, ils deviennent de plus en plus dérangeant aux yeux des autorités. Zira tombe enceinte et trouvera refuge avec Cornelius doivent chercher refuge chez Armando, propriétaire de cirque. Mais le couple est abattu après que la naissance de l'enfant. Comme le film ne nécessitait que trois maquillages et des décors dans un Los Angeles de l'époque, le budget n'a à peine dépassé que les deux millions de dollars.
CONQUEST OF THE PLANET OF THE APES (1972)
Réalisé par J. Lee Thompson. Avec Roddy McDowall, Don Murray, Ricardo Montalban, Natalie Trudy et Hari Rhodes. Les chats et les chiens ont tous été éliminés en raison d'un virus mortel. Pour les remplacer, les hommes ont choisi les singes comme animaux domestiques. En cachette, César, fils de Cornelius et Zira, est élevé par Armando. Quand ce dernier est arrêté par les autorités, César se réfugie avec les singes. Il leur apprend les rudiments de la révolte. La sauce s'étire grandement pour une série qui est à des années lumières de sa production originale. Comme toujours, le budget connaît encore une fois des coupures.
BATTLE FOR THE PLANET OF THE APES (1973)
Réalisé par J. Lee Thompson. Avec Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Severn Darden, Lew Ayres et John Huston. Plusieurs années ont passé depuis la conquête le soulèvement dirigé par César. Les singes et les humains cohabitent ensemble, mais ça ne fait pas l'affaire de tous. Au centre de tout cela, César doit calmer les ardeurs d'un gorille assoiffé de pouvoir et d'hommes désireux d'orchestrer une révolte.
La série connaît enfin sa conclusion, du moins de façon cinématographique. Avec cinq films de qualité plutôt moyenne, cette série demeure un classique de science-fiction, mais aussi une série révolutionnaire dans le monde du cinéma, en particulier grâce aux maquillages réussis. Il est demeure que le budget ait été amputé pour chaque film, car de meilleurs effets visuels et des décors auraient pu mieux servir l'histoire.
THE PLANET OF THE APES (SÉRIE TÉLÉVISÉE) (1974)
Avec Roddy McDowall, Ron Harper, James Naughton, Booth Colman, Mark Lenard, Harry Townes et Normann Burton. On reprend du début où des astronautes américains s'écrasent sur une mystérieuse planète habitée par des singes. Contrairement au film original, les humains soumis sont dotés de réflexion et de parole. Après 14 épisodes, la série n'est pas renouvelée et le règne de la Planète des Singes s'éteint.
DEUXIÈME SÉRIE
À la fin des années 80, le studio Fox est prêt à relancer la Planète des Singes. Le réalisateur Adam Rifkin est alors embauché et les noms de Tom Cruise et Charlie Sheen sont envisagés par le rôle principal. Cependant, le projet tombe à l'eau. Durant les années 90, des réalisateurs de renom comme Peter Jackson, Oliver Stone, Sam Raimi, James Cameron, Chuck Russell, Chris Columbus et Phillip Noyce sont pressentis pour superviser le projet mais avec principalement Arnold Schwarzenegger en tête d'affiche. Mais aucune des propositions n'aboutit et ce n'est qu'en 2000 que Tim Burton embarque dans l'aventure. Il désire revisiter le film original, sans en faire un remake à proprement parler.
THE PLANET OF THE APES (2001)
Réalisé par Tim Burton. Avec Mark Wahlberg, Tim Roth, Helena Bonham Carter, Michael Clarke Duncan, Paul Giamatti, Estella Warren, Cary-Hiroyuki Tagawa, David Warner et Kris Kristofferson. Un astronaute américain part à la rescousse d'un singe perdu qui effectuait une mission spéciale dans l'espace. Mais son vaisseau est pris dans une tempête électro-magnétique et il s'écrase dans une forêt tropicale. Sur les lieux, il est capturé en compagnie d'autres humains par des signes très évolués. Aidé par la fille d'un puissant sénateur, il tentera de regagner son vaisseau et ultimement, la Terre. Bien que le film ait connu le succès escompté au box-office, la critique n'a pas raffolé de cette version de Tim Burton. Pourtant, les effets visuels sont très bien réalisés et les maquillages sont complètement renversants. En plus, la finale s'avère similaire au roman de Pierre Boulle. Mais même lors de production de cette qualité, produite au coût de 100 millions de dollars, il manque un petit quelque chose pour en faire un film-phare dans l'univers de la science-fiction. De plus, malgré le succès au box-office et une fin laissant présager une nouvelle histoire, aucune suite n'a été mise en chantier.
TROISIÈME SÉRIE
En 2008, on désire revenir à la charge avec la Planète des Singes, surtout que les progrès en matière d'effets visuels ont considérablement fait avancer le cinéma depuis quelques années, particulièrement grâce au «motion capture» et à Andy Serkis, interprète de Gollum dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Au lieu de refaire ce qui a été fait en 1968 ou 2001, on propose de s'inspirer du quatrième film, la Conquête de la Planète des Singes où on voit le soulèvement des singes.
RISE OF THE PLANET OF THE APES (2011)
Réalisé par Rupert Wyatt. Avec James Franco, Andy Serkis, Freida Pinto, John Lithgow, Brian Cox, Tom Felton, David Oyelowo, Tyler Labine, Jamie Harris et David Hewlett. Le brillant jeune scientifique Will Rodman met au point un remède pour guérir la maladie d'Alzheimer, dont son père souffre. Pour tester l'antidote, des chimpanzés servent de cobaye. Alors que la présentation bat son plein, une femelle enceinte est abattue. Son petit est conservé secrètement par Will. Nommé César, le primate développe une intelligence accrue avant qu'un grave incident n'oblige Will à s'en départir. Maltraité avec ses compatriotes, César organise une révolte et met la main sur une amélioration de la cure créée par son ancien maître qui donne des pouvoirs exceptionnels aux singes. Toutefois, cette «cure» s'avère un virus mortel pour l'homme et les conséquences sur l'humanité seront terribles. Adieu les maquillages extraordinaires, on mise tout le paquet sur des effets «motion capture» à la Gollum. D'ailleurs, c'est le brillant acteur Andy Serkis qui prête ses mouvements à César. Si les effets sont bien rendus, créant des singes d'une force herculéenne et d'une agilité inimaginable, nous sommes à des lieux de ce film culte de 1968. Néanmoins, il est clair que ce sont des singes, non pas des hommes déguisés en singes.
DAWN OF THE PLANET OF THE APES (2014)
Réalisé par Matt Reeves. Avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell, Kirk Acevedo, Kodi Smit-McPhee et Judy Greer. Dix ans après les événements survenus dans le film précédent, les singes sont les maîtres incontestés de la Terre. Mais un petit groupe d'humains résiste encore au virus mortel qui a décimé la population terrienne. Désireux de reprendre contact avec le monde extérieur, il tente d'avoir accès un barrage hydroélectrique, situé dans le territoire des singes. Le leader, César, se méfie des hommes et la méfiance entre les deux camps mènera ultimement à une confrontation. Cette fois-ci, pas de zone grise, le film est encensé par la critique et par les cinéphiles. Le scénario est nettement plus solide que ceux déjà écrits dans les sept films précédents et encore une fois, les effets visuels sont complètement renversants. Le réalisateur Matt Reeves a su apporter les éléments nécessaires pour que le public court les salles, ce qui a pour effet de prouver que malgré que ce film est le huitième du genre, il n'essouffle pas lorsqu'on est capable d'être original et innovateur. Qui plus est, les solides critiques m'ont amené à aller voir ce film au cinéma avant même de n'avoir vu son prédécesseur. Bien entendu, tout est en place pour une suite aussi tôt qu'en 2016.
Il est vrai que la série en est rendue à huit films, mais les producteurs et scénaristes ont su relever le défi de la mettre au goût du jour et de faire en sorte de ne pas oublier ce qui a été fait auparavant. Certes, l'oeuvre de Pierre Boulle ne semble être qu'une vague source d'inspiration, mais les derniers films expliquent comment les signes auraient renversé les hommes pour en arriver à une planète où ils règnent en rois et maîtres.
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