mardi 7 janvier 2014

Nicolas «Nick» Jetté (1980-2013)

À l'été 2012, je jouais ma dernière saison au baseball et j'ai eu la chance d'évoluer avec Nicolas Jetté, que tous appelaient Nick. Il est apparu dans un match préparatoire et on disait qu'il ne lui restait qu'un petit mois à vivre. Je peinais à y croire, il venait de lancer comme un chef pendant une manche. Il me semble que si un gars est proche de la mort comme ça, il ne peut jouer au baseball. Mais pour Nick Jetté, le baseball, c'était sa raison de vivre.

Il a persévéré toute la saison, donnant des conseils à tous et chacun, donnant le maximum de ses capacités à chaque moment. Un vrai modèle de courage et de détermination qui nous fait prendre conscience que nos petites douleurs sont bien petites comparativement aux siennes. Lui, malgré le mal qui le rongeait, il jouait au baseball comme s'il n'y avait pas de lendemain.

Son garçon Nathan, dont j'ai oublié le jeune âge, aimait le baseball autant que son père. Il le suivait à chaque match, même si ça pouvait finir à des heures tardives. Il pouvait nous raconter ses exploits exceptionnels lors de ses matchs de baseball pendant de longues minutes. Pendant que nous buvions quelques bières, je lui servais un Gatorade pour le récompenser de travail de bat boy.

Sa conjointe Caroline, qui l'a suivi jusqu'à son dernier souffle, était jadis une marqueuse de baseball. C'est donc dire que Nick savait s'entourer de baseball, en amour, en amitié, en famille.

Il est vrai que Nick Jetté pouvait être très critique envers ses opposants et les arbitres. Combien de fois a-t-on entendu: «Maudits anglais!» Il a même voulu se battre à quelques reprises avec les bleus. J'avoue que je détestais cette manie dégradante. Mais dans son coeur et sa tête, il savait qu'il vivait ses derniers moments et la rage qui l'animait le poussait sûrement à agir de cette manière. Dans un sens, même si nous sommes en désaccord avec cette attitude, vaut mieux ne pas lui en tenir rigueur.

Il est décédé la semaine dernière, le lundi 30 décembre à 20h20. Ses souffrances sont terminées, mais il laisse un souvenir marquant chez tous ceux qui l'ont côtoyé.

Au revoir, passionné de baseball, courageux, déterminé, entier.

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