En 1986 naissait une série qui allait révolutionner le petit monde de la télévision au Québec, une série qui alliait deux des principales passions des Québécois: le hockey et la télévision. Et en plus, quelques scènes osées et un public dans la poche. La popularité fut telle qu'on décida de créer deux autres séries, 6 téléfilms et 4 séries d'une nouvelle génération. 24 ans plus tard, c'est un film qui prend maintenant l'affiche.
Lance et Compte, c'est l'histoire du National de Québec, équipe fictive de la LNH, et de ses quelques têtes d'affiche: Pierre Lambert, Marc Gagnon, Suzie Lambert, Gilles Guilbault, Jacques Mercier et les dommages collatéraux qu'ils créent, car des dommages, ils en ont créé en 24 ans.
Imaginez le topo, Pierre Lambert est une jeune vedette de la LHJMQ, il est repêché par le National de Québec. Il fait l'équipe dès sa première saison, il a maille à partir avec son entraîneur et le vétéran vedette Marc Gagnon. Ce dernier, courailleux, tombe amoureux de la soeur de Lambert, déjà en couple avec le meilleur ami de Pierre. Par ailleurs, la maman de Pierre est célibataire depuis la mort de son mari. Drôle de hasard, le directeur-général du National aussi. Il se farcit donc la maman du jeune Lambert.
Partout où il passe, Pierre Lambert sème la discorde, bien malgré lui. Cependant, il ne donne pas sa place côté couraillage en fréquentant Ginette, Marie-Lou et Lucie en même temps. Au hockey, le National gagne sa part de matchs, étant de sérieux prétendants aux grands honneurs. On utilise d'ailleurs avec grand plaisir les images des parties des Nordiques comme doublage, petit budget oblige.
Pour mener l'équipe à bon port, qui d'autre que l'ineffable Jacques Mercier, un entraîneur dur aux méthodes archaïques qui sait soutirer le maximum de ses joueurs. Le personnage est calqué sur celui de l'entraîneur Scotty Bowman qui a dirigé les Canadiens durant les années 70. On se souviendra que malgré les victoires, il était détesté par ses troupiers.
Pour suivre les joyeux lurons sur ou hors glace, quelques journalistes, dont la verreuse Linda Hébert qui jouera de sales tours à Pierre Lambert. Sans oublier le sympathique Lucien Boivin, alias Lulu. La meute suit les joueurs pas à pas, mais ils sont quand même moins présents que dans la LNH.
Les personnages évoluent, ils disputent la Coupe du Monde dans la deuxième saison et la survie du National est en jeu dans la troisième série. Tout ce beau monde revient dans 6 téléfilms en 1991, plus ou moins appréciés. C'est en 2002 que l'équipe de Lance et Compte reprend vie, avec une nouvelle génération. Les Pierre Lambert, Marc Gagnon, Suzie Lambert sont de retour, mais nous faisons la connaissance de nouveaux visages dont Guy Lambert (fils de Pierre), Dany Bouchard, Mike Ludano et Michèle Béliveau. On pensait les voir deux ou trois saisons, mais voilà que cette génération a marqué l'univers télévisuel une quatrième fois et en plus au cinéma.
Les gens connaissent fort bien leur hockey, parfois trop même. L'auteur Réjean Tremblay le connaît aussi très bien. Cependant, ce que je lui reproche dans la nouvelle génération, c'est d'écrire des dialogues pour le petit peuple, en nivellant nettement vers le bas, en faisant plaisir aux matantes qui ne jurent que par TVA. La réalisation est souvent bidon, avec des pointes d'humour placées dans des moments dramatiques. Et ce désir toujours profond du sensationnalisme: le suicide d'un joueur, un autre échangé à Tampa Bay qui revient en fin de saison, un accident d'autobus mortel, la mort d'un joueur sur la glace, trois gars qui vont en réhabilitation en pleine saison. Pourquoi ne pas se concentrer sur l'amélioration des dialogues au lieu de nous pousser des choses illogiques. Un journaliste critique comme Tremblay devrait s'autoévaluer et rehausser ses standards.
Quant au film, j'irai le voir bientôt. Ma critique suivra, juré.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire