mercredi 10 juillet 2013

Pawtucket, Boston, Syracuse et Cooperstown

Le voyage se tramait depuis quelques mois, mais j'avais d'ores et déjà déclaré forfait en raison de la venue de notre enfant en mars dernier. Mais à une semaine du départ, mes camarades discutaient des derniers détails autour d'un autre traditionnel dîner à la Cage aux Sports. Je ne pouvais pas croire que j'allais manquer un tel voyage, un tel périple de rêve. Emballé, mais sans trop d'espoir véritable, j'ai lancé une perche à ma conjointe pour savoir si sa grande bonté allait consentir à me laisser faire ce voyage. Dès qu'elle me donna le consentement tant désiré, je me lançai aussitôt dans les préparatifs pour quatre jours inoubliables.

L'itinéraire était le suivant: nous quittons Gatineau le mardi 2 juillet tôt le matin pour nous rendre directement à Pawtucket dans le Rhode Island. Nous assistons à deux parties des Red Sox de Pawtucket, club-école des Red Sox de Boston, les 2 et 3 juillet, et nous nous rendons le 4 juillet à Syracuse afin d'assister, en fin d'après-midi, au programme double des Chiefs, club-école des Nationals de Washington. Puis le lendemain, destination Cooperstown pour visiter le lieu ultime des amoureux de baseball: le Temple de la Renommée. À bord du véhicule, quatre fans et collègues de travail: Marc «Chef» Mercier, Éric «La Recrue» Grenier, Marc «Weskilé» Béland et moi-même, Christian «Blue» Deschênes. 

PAWTUCKET - 2 JUILLET

«Je me suis déjà endormi dans un show rock à Québec.»

- La Recrue

McCoy Stadium, Pawtucket
Nous sommes tous réunis chez Weskilé à 6h45. Mais ce dernier n'a pas fini de manger sa toast au beurre d'arachide. Nous ne pouvons donc pas partir à sept heures pile. Chef bougonne déjà. Mais comme le trajet doit se faire en à peu près huit heures, nous avons amplement le temps d'arriver à l'heure au match qui débute à 18:15. 

Nous franchissons les lignes américaines à Ogdensburg, dans l'état de New York, peu après huit heures. Le douanier croit que nous sommes dans un voyage de golf. Erreur! Baseball mon ami! Le douanier, fort peu rusé, ne remarque pas notre glacière située entre Weskilé et la Recrue. Se doutait-il qu'elle était vide? «Si les Québécois sont aussi buveurs qu'on le dit, ils vont attendre aux États-Unis où la bière est moins chère.» Dès notre sortie des douanes, nous croisons des amish en calèche, on se croirait sur le plateau de tournage du film Witness. Nous dînons dans un McDo à Warrensburg où nos voisins de tables sont deux individus de race noire qui parlent FRANÇAIS! 

Tout au long du trajet, Chef raconte quelques anecdotes, dont son histoire particulièrement intime (ils ont échangé de la salive sous forme de postillons) avec l'ancien gérant des Lynx d'Ottawa, Dave Trembley. Sans oublier sa conversation houleuse avec le roi des coups de circuit, monsieur Cecil Fielder lui-même. Quand les anecdotes de l'ancien arbitre professionnel ne suffisent plus, on joue aux «Incollables», un jeu de devinettes que la Recrue a apporté.

Nous arrivons au McCoy Stadium vers 16 heures. Chef va se pavaner avec sa carte passe-partout pour nous procurer les billets. Ensuite, nous débarquons à l'hôtel et nous faisons la connaissance de Barbara, l'accueillante réceptionniste du Super 8, édentée d'une dent, complètement tombée sous le charme de Chef. Elle lui parle, seulement à lui, de tous les attraits de l'endroit, dont elle. Moi j'attends qu'elle cesse son «cruising» afin d'obtenir les clés de ma chambre. Une fois les dortoirs en notre possession, nous allons acheter du carburant (bière) dans un gigantesque supermarché d'alcool et nous arrêtons chez Toys R Us pour un jouet uniquement en vente aux États-Unis pour Alyssia. L'hôtel n'est qu'à dix minutes du stade, et comme Pawtucket n'est pas réputée pour ses embouteillages, nous serons là à temps. Fait intéressant, l'hôtel est situé à North Attleboro au Massachusetts et le stade au Rhode Island.

Au stade, nous goûtons finalement à l'ambiance réelle d'un match de baseball avec de vrais Américains, fans purs et durs et de solides roteux. Le stade est rempli au maximum de sa capacité, surtout en raison des feux d'artifice qui suivront le match. Les adversaires sont les Railriders de Scranton/Wilkes-Barre, filiale des Yankees. Le duel se fait à grands coups de circuit. Pas moins de huit longues balles sont claquées pour une marque finale quand même modeste de 6-4 en faveur de Scranton. Le joueur à surveiller était Will Middlebrooks, jeune troisième-but bourré de talent qui a été rétrogradé par les Red Sox plus tôt cette saison. Celui-ci est tenu en échec en quatre présences au bâton. Pendant que je marque le match, Weskilé ne cesse de critiquer mes décisions de marqueur, prétendant que des erreurs devraient être inscrites au lieu de coups sûrs.

Après le match, les feux d'artifice jaillissent dans le ciel avec une musique sirupeuse patriotique digne des Américains. Néanmoins, le spectacle est très réussi et nous faisons une halte à la boutique souvenir pour y acheter objets mémorables. Nous passons plusieurs minutes à la boutique, surtout pour attendre Weskilé qui évalue, soupèse et diagnostique chacun des souvenirs qu'il pense probablement acheter. «Ma blonde porte quelle grandeur de chandail?»

De retour à l'hôtel, ce n'est pas le moment de dormir, tous se réunissent dans la chambre des deux Marc. À la télévision, on nous présente The Rookie, solide film de baseball où on raconte l'histoire de Jim Morris, un enseignant de 36 ans, qui deviendra la plus vieillie recrue de l'histoire des Majeures. Ce film sera à l'origine du nouveau surnom donné à monsieur Grenier.

Faits saillants: Le GPS rend l'âme à la suite de notre arrêt au magasin des alcools. Il reprend vie au retour du stade alors que nous étions pratiquement perdus. Weskilé s'écria: «Dieu existe!» La chanson Sweet Caroline est-elle un hymne national? Barbara a jeté son dévolu sur le vétéran du groupe. Elle l'espère tendrement depuis ce jour.

BOSTON & PAWTUCKET - 3 JUILLET

«Je connais Claude Julien les gars, j'ai déjà travaillé avec son voisin.»

- Chef

Fenway Park, Boston
La ville de Boston n'était pas prévue à l'itinéraire, mais nous avons appris qu'elle n'est située qu'à une heure de route de Pawtucket. Nous ne pouvions pas rater notre chance de visiter le Fenway Park et de marcher au centre-ville. En route, le plaisir est au rendez-vous et Chef nous sort encore une de ses anecdotes légendaires qui deviendra probablement immortelle: «Je connais Claude Julien les gars, j'ai déjà travaillé avec son voisin.» Nous sommes complètement sidérés, tordus par un rire incessant. Chef avait encore frappé!

Comme je déteste les Bruins à m'en confesser, je ne pouvais pas faire autrement que de porter mon t-shirt des Canadiens à Boston. Comme je le disais à mes partenaires de route: «Je ne peux toucher Boston sans protection.» Et comme nous sommes à Beantown, nous sommes à la recherche de Ben Affleck, son frère Casey, Matt Damon, Stephen King et Claude Julien.

La visite de Fenway débute à neuf heures avec un showman presque aussi vieux que le stade, Leo, un sacré farceur qui raconte n'importe quelle blague avec les visiteurs. En voyant mon chandail, il me nomme quelques grands joueurs de la flanelle: «Jean Béliveau, Maurice Richard.» Il les a probablement vus à l'oeuvre dès leur saison recrue! Il porte aussi fièrement les bagues des deux dernières conquêtes de la Série Mondiale par les Red Sox en 2004 et 2007, ou peut-être celles de 1916 et 1918. Même s'il ne sera pas notre guide lors de la visite, il est celui qui laisse le souvenir le plus marquant. Le tour dure environ une heure et nous sommes conquis par cet endroit historique qui a vu passer de grands joueurs et où les meilleures équipes ont joué. La meilleure anecdote racontée provient de l'ancienne vedette des Jays de Toronto, Joe Carter, qui prenait un malin plaisir à se farcir les Red Sox. Un journaliste lui avait demandé pourquoi il avait tant de succès à Boston. Il avait alors répondu que la publicité de la compagnie pétrolière CITGO l'incitait à frapper la balle durement. Elle me dit: «C-IT-GO!»
The Curse of the Canadian Blue Jay

Autour du stade, je commets peut-être l'un des sacrilèges les plus douloureux qui aura des répercussions sur le baseball au Canada. En plaçant ma casquette des Jays sur la tête de la statue d'un enfant accompagné de Ted Williams, je déclenche The Curse of the Canadian Blue Jay, qui selon mes comparses, éloignera les Blue Jays d'une participation aux éliminatoires pendant une très longue période encore. D'ailleurs depuis cette journée fatale, les Jays sont en complète déconfiture.


Cheers
Après un dîner chez Sweet Caroline's, nous marchons dans le centre-ville de Boston, là où on eut lieu les attentats du marathon. Tout est nettoyé, pas de plaque commémorative, mais beaucoup de Boston Strong. Passé cet endroit, nous continuons notre marche dans les rues bostonaises. À sec de batteries, Weskilé s'arrête dans une petite boutique pour s'en procurer. Et moi, presque mort de soif, j'interpelle un vendeur itinérant de boissons énergisantes. Ce Gatorade est une bénédiction. Il remarque mon gilet du Canadien, ma casquette des Jays et nous dit: «Hey, les gars, c'était votre fête nationale récemment!» Bien sûr, quelle belle attention de cet Américain capable de reconnaître que le pays au nord du sien fêtait aussi ses origines! Nous traversons ensuite un parc où une immense statue de George Washington est affublée d'un chandail des Bruins. Dégoûtant! Finalement, après cette longue marche, nous atterrissons chez Cheers, célèbre bar qui a inspiré la série télévisée américaine. Avec toute cette chaleur, il faut savourer une bonne bière fraîche. Là-bas, nous rencontrons d'autres fans de baseball qui font un super voyage eux aussi. Cooperstown la veille et six villes de baseball en six soirs, dont Boston et les deux équipes de New York. Ils sont originaires de Windsor en Ontario et oui, un des gars parlait français! 

Et par la bande, on essaie par tous les moyens de convaincre le chef principal d'assister au match des Red Sox, tentant même de le semer afin de le faire changer d'idée, sa tête s'était mise à tournoyer à la recherche de ses collègues. Mais une fois les brebis rassemblées, elles sont retournées à Pawtucket pour le match. Avant la rencontre, de nouveaux citoyens américains sont assermentés, avec tout le patriotisme dont les Américains sont capables. Encore une fois, la partie est suivie de feux d'artifice accompagnés de la même musique sirupeuse que la veille. Dans ce match qui sera gagné par les Paw Sox, l'espoir vedette des Red Sox de Boston, Will Middlebrooks, connaît un match de rêve avec deux circuits et huit points produits. Ensuite, grâce à la carte «passe-partout», nous avons accès au terrain pour regarder les feux. D'excellents moments et même que je suis interpellé avec mon t-shirt de Gionta. Ha! Ha! Après la fin des festivités, au lieu de patienter comme des cretons dans la voiture, nous allons prendre une bière dans le stationnement d'un bar. Au diable la terrasse! Quel rafraîchissement de grrrrrrrrrrrrrrrrande qualité. C'est là que Chef, intrigué par le t-shirt inscrit LaSalle que porte un couple d'Américains, montre sa carte passe-partout. Au fil de cette conversation aux allures de rencontre entre vieux copains du lycée, Chef apprend que l'homme est de souche trifluvienne, mais qu'il ne parle pas un maudit français. Son nom: Robert Petit. Veuillez prononcer Bob Pettite! Vive le 4 juillet! 

La nuit qui suivra sera réparatrice, surtout pour la recrue qui cherchait depuis le départ à reprendre le sommeil perdu.

Faits saillants: Malgré des tractations intenses, Chef Mercier n'a pas daigné sortir une liasse de billets verts pour s'asseoir dans le stade vert de Fenway. On peut boire tant qu'on veut aux États-Unis, on ne connaît pas le pourcentage d'alcool dans une bouteille. La Recrue, à quelques pouces de la poubelle, lance sa cannette de bière et rate la cible. Weskilé est plié en deux. Boston sent la pisse.

SYRACUSE - 4 JUILLET

«C'est le fun un programme double, on peut assister à deux parties.»

- Weskilé


Bienvenue à Woonsocket
Nous sommes aux États-Unis en plein 4 juillet. Quoi de mieux que de s'arrêter dans la ville la plus francophone du pays, soit Woonsocket. Les gars en parlaient tellement, particulièrement la Recrue, surtout parce que sa grand-mère est originaire de la place, tout comme le membre du Temple de la Renommée Nap Lajoie, mais aussi en raison du film Les Tisserands du pouvoir. Tristesse infinie, nous n'avons pas vu Gratien Gélinas, Michel Forget, Gabrielle Lazure ni Anne Létourneau et sa carte d'identité, mais nous avons quand même pris quelques photos. On rembarque dans le véhicule et on se dirige vers Syracuse pour une balade d'environ quatre heures. 

Durant le trajet, nous faisons quelques débats cinématographiques. Qui est le meilleur acteur ayant joué James Bond? Ayant joué Batman? Quel James Bond fut le meilleur? Quel Superman? Quel Spider-man? Il y a toujours Chef qui vient nous rebattre les oreilles avec un film que personne n'a jamais vu, une chanson que personne n'a jamais entendue ou une joke des Cyniques que personne n'a jamais ri parce qu'on est TROP JEUNES pour les avoir connus!

Nous dormons dans un autre Super 8 où Georgia, la dame à la réception, nous vante les charmes de Syracuse avec ses meurtres, ses attaques à main armée ou ses attaques au couteau. Nous nous regardons, médusés, presque la chienne dans les culottes. Encore une fois, la dame a besoin d'un sérieux travail de dentition. D'où la remarque de Weskilé: «Il faut absolument huit dents dans la bouche pour travailler au Super 8.»
NBT Bank Stadium, Syracuse

Nous arrivons au stade 1h30 avant le début du match. Nous allons inspecter une foire avec quelques manèges qui a lieu aux abords du parc. Insatisfaits, nous pénétrons dans l'enceinte des Chiefs. À l'entrée, nous sommes accueillis par la fondation de la maman des frères Baldwin. Oui, oui, les acteurs de cinéma. La dame dirige cette fondation mise sur pied pour le cancer du sein. 

Syracuse est le club-école des Nationals de Washington, mais il a longtemps été celui des Blue Jays de Toronto. Ce soir-là, ils affrontent les Iron Pigs de Lehigh Valley, club-école des Phillies, les anciens Lynx d'Ottawa. Sur le terrain, j'aperçois un lanceur des Chiefs arborant le numéro 37... Je me demande si ce n'est pas Stephen Strasburg qui serait revenu dans les mineures pour réhabilitation. Évidemment, ce n'est pas lui. 

Les joueurs sont encore en pantalons courts d'entraînement. Nous, nous avons le goût de dépenser quelques dollars à la boutique souvenir. Comble de malheur! Elle n'est pas encore ouverte. Normal, nous sommes arrivés si tôt. Mais une bonne samaritaine, la fille du propriétaire de l'équipe, nous ouvre gentiment les portes. Comme à son habitude, Weskilé pèse, soupèse, évalue, dévalue, estime, décortique et mastique la possibilité d'acheter un ou deux souvenirs. Pour sa part, Chef estime que ça lui prendrait une casquette sur la tête, car le soleil tape fort en cette fête de l'Indépendance américaine. De mon côté, j'ai bien envie de substituer ma casquette des Blue Jays. Nous avons l'oeil sur un beau couvre-chef des Chiefs. Je veux l'acheter, j'hésite, et puis non, mon porte-monnaie retourne dans ma poche. Je préfère une grande bière, la Shock Top. Chef, de son côté, médite toujours. C'est alors qu'entre deux gorgées de bière pour moi, et deux gorgées de Pepsi pour lui, qu'il me propose une offre: «J'achète la casquette pour le match et puis je te la vends après les deux matchs.» Je médite son offre. Puis Chef se ravise: «Je vais la garder!» Mais tout doucement, depuis le début, dans sa tête jouait une musique incessante: «Sweeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet Caroline.» Et devinez les deux lettres brodées sur ladite casquette? SC! Le Chef, qui porte une calotte des Chiefs, avec les lettres de sa chanson fétiche. Il est en voiture.

Pendant que nous regardons l'échauffement, j'y vais d'un commentaire qui aura des répercussions immenses. «Imaginez les sacrifices que ces joueurs ont dû faire pour se rendre là où ils sont.» C'est à ce moment que Weskilé sort de ses gonds, explique que jouer au baseball n'est pas un sacrifice, c'est un choix qui est fait par l'individu en question. Ce n'est pas comme des parents qui doivent élever un enfant handicapé. Chef et moi-même sommes dans tous nos états. Comment ne peut-il être en accord avec nous? Les joueurs de baseball professionnel ont fait des choix parfois difficiles pour réussir: s'éloigner de leur famille à un jeune âge, ne pas terminer leurs études, se dédier chaque jour de la semaine à pratiquer la même routine afin de devenir le meilleur des meilleurs. Pas évident tout ça. Mais Weskilé n'en démord pas.



L'horrible Pops
Les Chiefs possèdent deux horribles mascottes du nom de Pops et Scooch. Ouache! Pourtant, notre bon ami Weskilé a passé sa soirée à donner des «High five» à Pops, personnage possiblement inspiré du sympathique placier Rico. La rumeur veut que Weskilé ne se soit pas lavé encore la main droite tellement son euphorie a atteint des sommets titanesques. Parlant de Rico, le sympathique placier, Chef a identifié un Noir dans les estrades. Persuadé qu'il avait déjà évolué dans le baseball professionnel, voire même dans la Negro League, probablement avec Jackie Robinson, il a demandé au sympathique Rico de valider son interrogation. Notre Rico, amicalement surnommé le sympathique Puerto, est allé aux sources et a répondu négativement à Chef. Au moins, Chef a pu se consoler en rencontrant une légende vivante, le vieux propriétaire des Chiefs Tex Simone. Il aime les fans et prend le temps de leur serrer la pince malgré son âge avancé.

Au cours du second match, nous avons rédigé quelques paragraphes du testament de Chef dans lequel il consentirait à nous léguer sa carte passe-partout. Cette fameuse carte, gentiment offerte par son ami Randy pour services rendus au cours de ses années d'arbitre suppléant dans le baseball AAA, ne contient aucune photo, uniquement un nom, celui de Chef. Sachant cela, nous sommes même prêts à déverser ses cendres dans tous les stades des ligues mineures des États-Unis pour obtenir ladite précieuse carte. Cependant, il semble réticent à cette proposition.

Pour le grand bonheur des partisans, les Chiefs balaient les deux parties, la deuxième de façon particulièrement spectaculaire en fin de septième. Et contrairement à Pawtucket, on ne lésine pas avec les feux, on ferme les lumières et on part la musique. Et surtout pas de sentimentalisme outrancier. «Baby you're a firework!», chantait Katy Perry. 

Faits saillants: Chef n'aime pas les longues files d'attente à la sortie des stades. La main droite de Weskilé est rouge après ses nombreux «High five» avec l'horrible Pops, librement inspiré du sympathique placier Rico. Et pour Weskilé, jouer au baseball n'est pas un sacrifice. 

COOPERSTOWN - 5 JUILLET

«Elle est lette cette casquette, c'est pour ça que je la veux.»

- Blue


Temple de la Renommée, Cooperstown
«Chérie, je suis au paradis.» Ce sont les paroles que j'ai dites à ma conjointe alors que je l'appelais devant la porte d'entrée du Temple. J'étais vraiment aux anges, tout comme mes partenaires. Le village de Cooperstown compte à peine 2000 habitants, mais avec le tourisme, cette ville prend une expansion démesurée. L'endroit a été choisi pour abriter le dernier repos des grands joueurs parce que ce serait dans un pâturage de l'endroit qu'Abner Doubleday aurait inventé le baseball. Bien que les historiens démentent cette version, l'endroit pour que les légendes se rencontrent est parfait. 

Tout est baseball. Les magasins, les rues, les édifices, le stade Doubleday. Chaque boutique vend son lot de produits dérivés: cartes, casquettes, casques, chandails, t-shirt, fanions et bâtons. C'est d'ailleurs à la boutique Where It all Began Bat Company que je me suis procuré des répliques du fameux «Wonderboy», le bâton utilisé par Robert Redford dans le film The Natural. Gratuitement, on pouvait y faire graver notre nom. Chaque membre de la famille a son bâton. Cette boutique, ce n'était que la pointe de l'iceberg, l'entrée avant un repas cinq services.

La visite du Temple dure de deux à trois heures, selon le temps que l'on met à lire la description des artéfacts. On y trouve une multitude de souvenirs, de plaques, de chandails, de casquettes ou de bâtons utilisés par les joueurs ayant connu une grande carrière ou qui ont réalisé des exploits hors du commun. Évidemment, nous étions à l'affût de tout ce qui pouvait avoir rapport aux Expos. Ils ne sont pas oubliés, ils ne peuvent pas être oubliés, car ils ont eux aussi marqué l'histoire du baseball. Même si tous les souvenirs sont extraordinaires, c'est sans doute la chapelle où toutes les plaques des grands noms sont exposées qui retient toute notre attention. Ils y sont tous, les 200 intronisés. Nous cherchons Babe Ruth, Lou Gehrig, Jackie Robinson et bien sûr le Kid et André Dawson. Nous pouvions mourir. 


La casquette des Padres de 1984
NON. Pas avant d'avoir visité les deux boutiques souvenirs. Nous passons de longues minutes afin de trouver le cadeau parfait. Le cadeau parfait...pour nous. Je sors de là avec la casquette officielle du match des Étoiles 2013, l'Almanach du Temple de la Renommée et quelques cartes postales de la plaque de Gary Carter. Mais Chef ne décolère pas, on n'a pas laissé de place au Canada dans le Temple. Il rédige une longue lettre de complaintes qui devrait être lue par Bud Selig en personne, ou par quelqu'un de crédible oeuvrant au Temple.

Il est une heure trente, nous avons une faim de loup et nous mangeons dans un beau petit resto au bord du lac Ostego. Chef nous apprend que de petits tours de bateau sont très appréciés par les dames, advenant le cas où nous inviterions notre douce moitié à Baseballville. En sortant du restaurant, j'aperçois une caisse de bières: la Old Slugger de la Brasserie de Cooperstown. Je ne pouvais partir sans m'approvisionner en nectar... Mais avant de quitter le paradis, une dernière ronde de boutiques où le Chef reçoit son cadeau, un splendide t-shirt d'insultes à crier aux arbitres. Je quitte les lieux avec une casquette supplémentaire, celle des Padres de 1984. Je la trouvais si laide que je l'ai achetée!!! Pendant ce temps, Weskilé achète trois caisses de cartes de baseball qu'il déballera avec son fiston.

Après avoir tenté de visiter le complexe de rêve de Cooperstown, soit 22 terrains de baseball, nous faisons un arrêt pour acheter la bière Old Slugger pour notre dernier moment à Cooperstown. 

La tête remplie de souvenirs, nous sommes de retour à Gatineau en soirée. Et comme mentionné tout au long du voyage: nous y retournerons!!!

Faits saillants: Les gens du New Jersey sont vraiment les «Newfies» américains. Le siège avant côté passager a subi des dégâts majeurs en raison des éclats de rire de Weskilé. Weskilé est incapable de se reposer, intervenant à la moindre niaiserie évoquée, c'est-à-dire aux 15 secondes. Chef me réprimande, car j'ai dit brosse au lieu de brothers en voyant l'affiche Lambert Bros. Il est purgé!

POINTES DE PLUMES

Phrases les plus souvent citées: «Les gars, il faudrait googler ça!» Chaque fois que l'on sortait le nom d'un joueur ou d'un événement insolite, nous nous promettions de faire une recherche sur le sujet à notre retour à l'hôtel. Toutefois, JAMAIS nous n'avons googlé au retour.

«Je ne suis pas docteur, mais je pense que...» Chaque fois que Chef pensait avoir fait une trouvaille, il y allait de cette citation. South Attleboro, Middle Attleboro, donc après ça doit être North Attleboro. Dieu merci, le GPS reprit vie.

Chansons fredonnées, modifiées ou bien massacrées lors du voyage: Sweet Caroline, Sweet Bobby Lou (pour Roberto Luongo), Barbara Ann, Georgia on my mind, The Time of my life, God Bless Annie Poitras (reformulation de God Bless America/on ignore qui est Annie Poitras), Have you ever seen Ginette, Centerfield, Billy (de Julie Masse), Alone, I'm a believer, Closing Time, Venus (le vidéoclip le plus sexy selon Chef).

Films cités lors du voyage: Bull Durham, Fever Pitch, Hardball, Major League, The Natural, The Rookie (vu également), bref tous les films de baseball, All the right moves, Back to the Future, Batman, Born on the Fourth of July, The Bucket List, Cars, Christine, Cocktail, Cujo, Gone Baby Gone, Good Will Hunting, Goon (vu également), James Bond, Man of Steel, Mystic River, Pet Cemetary, Risky Business, Slap Shot (un voyage de gars sans les répliques du film ne se fait pas), Superman, Les Tisserands du Pouvoir, Top Gun, The Town et Witness.

Acteurs cités lors du voyage: Tous les acteurs qui ont interprété James Bond, Batman, Superman et Spider-man, Ben Affleck, son frère Casey, les frères Baldwin (Geneviève Sabourin), Tom Berenger, Tony Clifton, Tom Cruise, Matt Damon, Kelly McGillis, Fess Parker (rebaptisé Foufoune Parker par La Recrue), Susan Sarandon, Charlie Sheen, Elisabeth Shue, Tom Sizemore, Wesley Snipes, tous les acteurs des Tisserands du Pouvoir, Billy Zane,    

Voix mémorables citées lors du voyage: Gaétan Bacon et Georges Whelan (surtout par Chef).

Nouvelles anecdotes immortelles de Chef:

- Guy Lapointe est échangé aux Blues en raison d'une liaison avec une hôtesse de l'air...
- Entre 1986 et 1990, tous les joueurs de la LHJMQ se farcissent une célèbre journaliste du Réseau des sports...
- Je connais Claude Julien, j'ai travaillé avec son voisin!

Oui, nous avons parlé de Sean Berry et de sa femme. Ainsi que de Warren Cromartie, Koko B. Ware, Miss Elizabeth et Susan Sarandon.

UN CD SERA LANCÉ AU MOIS D'AOÛT!

LES BASES POUR 2014 SONT DÉJÀ JETÉES!

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