lundi 22 juillet 2013

Hell Billy possédé par Aylmer

Il était presque cinq heures samedi lorsque Carl Lamontagne, dit le Winnebago, dit le Camping Car, dit Hell Billy, a stationné parfaitement de reculons son motorisé en face de ma résidence. Flanqué de sa femme et de ses deux fillettes, il débutait ses deux longues semaines de vacances un peu partout en Ontario.

«Je suis vidé d'argent, je suis vidé d'essence, je suis vidé de bière», dit-il en débarquant. Le constat était simple: il avait une très forte soif qui devait absolument être sustentée sinon son gosier allait périr. Deux gorgées plus tard, il en redemandait tel Stone Cold Steve Austin. Puis, il fut sous le choc quand je lui annonçai que j'aimais plus le baseball que le hockey. «C'est toute une affirmation que tu me sors là!»

Le barbecue allait griller de bonnes poitrines de poulet et une salade de crevettes et tout cela accompagné de rires et délires. «J'en reviens pas comment tu es devenu un grand chef!» Les années de pratique devant le barbecue, de bonnes épices barbadiennes et quelques conseils m'ont permis de réussir mes poitrines de poulet à la perfection.

Une fois les enfants couchées, complètement exténuées par les jeux, nous avons pris une petite marche de santé sur le pauvre terrain de golf des Vieux-Moulins. Dans une trappe, un message destiné aux fidèles golfeurs du dimanche matin disait ceci: «Sex à poil» Nous nous sommes assis quelques minutes sur un banc afin de nous remémorer nos souvenirs universitaires.

Mais la fin était proche, la fatigue hantait nos deux compagnons. Morphée les attendait.

Le lendemain, le montagnard se faisait attendre, trop bien dans son véhicule maison. Puis, il se pointa le premier, en quête de fraîcheur, car son motorisé était en manque d'air climatisé. «Maudit lockout de concessionnaires automobiles de Chicoutimi!» Par chance, la nuit avait été fraîche.

Plus tard, se bourrant la fraise de gaufres faites maison, il s'est demandé si midi allait arriver bientôt, car la soif le tenaillait ardemment. Malheureusement, il devait attendre encore un peu. Il était quand même turlupiné par le nombre d'anglais de la place. Hier soir, un party de «blokes» avait duré jusqu'aux petites heures du matin. «Pourquoi ne parlent-ils pas français, sti?»

À l'aube de l'heure du dîner, nous partîmes chercher pain, fromage et frites pour agrémenter le dîner hot-dog. Encore une fois, il fut complètement renversé de voir un homme parler en anglais à la cabane à patate frite Chez Louise. Il n'en revenait pas d'avoir encore entendu parler anglais...

Plus tard dans l'après-midi, un petit saut chez Bière du monde pour donner le coup de grâce. Le gars «cassait» son français. Non mais c'est fou!!! «Comment fais-tu pour vivre ici?»

Pour oublier le déluge anglophone, il se tapa une IPA Pit Caribou. Elle acheva notre grand voyageur. Il avait chaud, il avait pris trop de soleil, malgré un 23 degrés pas trop accablant.

Il n'était même pas six heures ce lundi matin quand Billy et sa famille ont levé les voiles vers Toronto. Carl, dit le Camping Car ira par la suite semer la pagaille aux chutes du Niagara, à Wasaga Beach et dans un autre camping obscur des Laurentides.

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