J'organisais cette semaine une sortie avec les élèves de mon Centre au cinéma pour y voir Monsieur Lazhar, en nomination pour l'Oscar du meilleur film de langue étrangère et aussi en 11 fois en nominations pour le Gala des Jutra, réservé aux artisans du cinéma québécois.
Bashir Lazhar est un réfugié algérien qui postule pour un emploi d'enseignant dans une école primaire de Montréal. Le hic, c'est qu'il prend la place d'une enseignante qui s'est enlevée la vie. Avec tout le drame qui s'est joué pour des enfants trop jeunes pour subir une peine si grande, monsieur Lazhar impose ses méthodes bien particulières. Mais parallèlement au drame qui se joue à l'école, Bashir lui-même compose avec un drame humain l'ayant touché.
Ce film est une merveille, touchant, réconfortant, actuel et aussi drôle. Il est impossible de ne pas s'attacher à tous les personnages tellement ils sont criants de vérité. Comment demeurer insensible à Bashir Lazhar, à l'élève modèle Alice ou bien au petit Simon qui cache un mal insoutenable. La réalisation du Gatinois Philippe Falardeau est sans reproche, pleine de nuances, d'émotions et de vie. On laisse aussi beaucoup la chance aux spectateurs de tirer ses propres conclusions par rapport à des scènes qui auraient pu être plus longues.
En plus de composer avec le drame vécu par une école entière, on fait le point sur le cas de l'immigration au Canada et ses difficultés. Quant au fait que le personnage principal n'ait pas de diplôme pour exercer son métier, je crois que parfois, le simple amour des enfants, l'autorité naturelle et les connaissances générales peuvent faire d'une personne un excellent (ou excellente) enseignant(e). On explore aussi le côtés des parents surprotecteurs qui croient que leur enfant est parfait. D'autres aspects auraient pu être mieux travaillés, comme cette petite tape du Lazhar derrière la tête d'un élève. J'aurais cru que l'impact de ce geste aurait eu plus de portée, surtout que la «victime» en avait fait malheureusement baver à sa défunte enseignante pour un geste bien plus doux.
J'aime le cinéma, mais je ne connais pas les adversaires de Monsieur Lazhar aux Oscar, mais tabarouette que ce film mérite la place qui lui est accordée au grand bal annuel du cinéma hollywoodien.
MONSIEUR LAZHAR. Réalisé par Philippe Falardeau. Avec Fellag, Sophie Nélisse, Émilien Néron, Francine Ruel, Danielle Proulx, Brigitte Poupart et Louis Champagne. Durée: 94 minutes
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