Avec bien des joueurs à l'infirmerie, la troupe de Michel Therrien a bien tenté de battre les Sénateurs hier soir à Montréal. Mais un aura d'invincibilité et de chance, il faut se l'avouer, a été en faveur des représentants de la Capitale fédérale pendant toute la série. Battus en cinq matchs, la Flanelle a néanmoins connu une saison du tonnerre en terminant au deuxième rang dans l'Est.
Résumons rapidement la série partie par partie.
MATCH # 1 - Ottawa 4 Montréal 2
Les Sénateurs ouvrent la marque en première, malgré que les Canadiens les dominent outrageusement. Toutefois, tout en continuant à mitrailler le gardien Craig Anderson, le CH prend les devants 2-1 en deuxième. Les hommes de Therrien ne marque qu'un seul but lors de la pénalité majeure à Eric Gryba, et aucune fois pendant le 5 contre 3 de deux minutes complètes. En troisième, les Sénateurs profitent des largesses de Carey Price qui offre le match sur un plateau d'argent.
MATCH # 2 - Ottawa 1 Montréal 3
Autre match chaudement disputé où Craig Anderson fait la loi. En deuxième, le CH frappe le premier et très fort. Ryan White profite d'une bourde de Erik Karlsson et moins d'une minute plus tard, Brendan Gallagher en rajoute. Même si les Sénateurs réduisent l'écart, Michael Ryder scelle l'issue du match en fin de 2ème. Price ferme la porte en troisième.
MATCH # 3 - Montréal 1 Ottawa 6
Encore un autre début de match sur les chapeaux de roue qui voit les Sénateurs ouvrir la marque. Cependant, les Montréalais répliquent avant la fin du premier engagement. Jean-Gabriel Pageau marque son premier de trois buts au deuxième engagement par donner les devants 2-1 aux Sénateurs. En troisième, après une échappée manquée de Brian Gionta, les Sénateurs démolissent Carey Price.
MATCH # 4 - Montréal 2 Ottawa 3 (P)
Nullement intimidés ou abattus suite à la cuisante défaite du match # 3, le CH connaît un autre bon début de match. Comme il l'a fait lors de la deuxième rencontre, les Canadiens prennent les devants en deuxième avec deux buts rapides comme l'éclair par l'entremise de P.K. Subban et Alex Galchenyuk. Le CH contrôle le match de brillante façon. Puis avec huit minutes à faire en troisième, un but controversé de Mika Zibanejad réveille les Sénateurs qui créent l'égalité avec 23 secondes à faire. Quelques instants plus tard, Carey Price se blesse sur un lancer anodin. Budaj le remplace en prolongation et cède le deuxième tir qu'il reçoit.
MATCH # 5 - Ottawa 6 Montréal 1
Tout ce que les Sénateurs touchent se transforme en or. Des rebonds favorables, des buts ouverts et voilà. Pendant ce temps, le CH joue du gros hockey mais n'arrive pas à acheter un but. Trop de chances manquées, de poteaux et d'arrêts incroyables de Craig Anderson. Les Sénateurs clouent le cercueil de la Flanelle en troisième, dans une triste finale.
La différence entre la victoire et la défaite n'est pas très grande. Des rebonds qui arrivent sur la palette au bon moment ou des déviations favorables et le mal est fait. En 2010, même toute la magie de Jaroslav Halak n'a pas été en mesure de marquer un seul but pour son équipe. Ses coéquipiers ont bénéficié de largesses des gardiens adverses, de chances, mais ils avaient surtout été opportuns.
On peut bien dire que si on avait été plus chanceux, on aurait gagné. C'est vrai dans le fond. Ça ne veut quand même pas dire que le club assemblé jusqu'ici par Marc Bergevin est un club qui peut aspirer aux grands honneurs. Les points positifs sont fort nombreux certes, mais la baisse régime de quelques joueurs dans le dernier droit doit faire réfléchir la direction.
Je cite trois noms parmi tant d'autres. Tomas Plekanec, Andrei Markov et bien sûr Carey Price. Ils sont trois joueurs importants dans l'organisations, relativement efficaces durant la saison régulières, mais complètement éteints pendant les séries. Je ne crois pas qu'ils jouent nécessairement mal, mais ils sont incapables de relever leur jeu d'un cran. Et c'est là toute la différence. Combien de joueurs ordinaires, voire des plombiers, prennent un pied et deviennent des brutes en séries. Parce qu'ils se donnent encore plus.
Carey Price a été blessé lors du quatrième match. Il a été bon deux matchs sur 4 comparativement à Anderson qui a été bon tout le temps. 50%, c'est l'échec. Pour celui qu'on comparait de façon irrespectueuse à des grands comme Ken Dryden et Patrick Roy, il serait rapidement le temps de revenir sur terre et d'évaluer de façon objective ce gardien aux trop grandes promesses qui est incapable de livrer la marchandise.
Il est maintenant le temps d'offrir de la stabilité aux partisans, mais aussi à eux-mêmes. Quand l'équipe a atteint un sommet de 104 points en 2007-08, il n'a pas su maintenir le rythme au fil des années suivantes, du moins en saison régulière. L'arrivée de Jacques Martin et la magie de Jaroslav Halak ont amené l'équipe loin en 2010 et l'année suivante, ils ont livré une bataille titanesque aux Bruins en première ronde, perdue quand même en sept matchs, en prolongation. L'année suivante, l'équipe s'écroule, lamentablement.
Cette constance recherche de la solution amène à des changements d'entraîneurs aux deux ans. Ce n'est pas sérieux. À un moment donné, ce n'est pas le gars derrière le banc le problème, ce sont les joueurs mis à sa disposition. Bien sûr que des entraîneurs savent soutirer le maximum des meilleurs et de moins bons joueurs, mais tu ne gagnes pas toujours avec des nains de jardins.
Le CH possède plusieurs choix au repêchage. Une bonne occasion de les offrir en échange d'un joueur solide qui peut faire la différence en séries. Qui sait, améliorer sa position au repêchage en offrant un vétéran à une équipe qui cherche de la profondeur pourrait être une solution.
Entre la déprime et la dépression pathétique de fans et de journalistes, il faut continuer à se nourrir de l'amour des Canadiens de Montréal, peu importe le vent et les tempêtes. Mais de grâce, la vue du grand trophée doit être meilleure le plus vite possible.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire