50 victoires et 110 points, une saison exceptionnelle pour le Canadien de Montréal. Bien que des doutes subsistaient au sujet de l'offensive et de la défensive, les prouesses de Carey Price mettaient en confiance les partisans et les experts. Mais dans le détour les attendaient les Sénateurs d'Ottawa et le Lightning de Tampa Bay, les deux véritables bêtes boires du Canadien. Si la troupe de Michel Therrien a réussi à disposer des Sénateurs en six rencontres, ils se sont fait jouer le même tour face au Lightning, une équipe jeune, rapide, extrêmement talentueuse et surtout très bien dirigée.
Dans cette série face à Tampa Bay, le Canadien avait le Lightning dans les câbles dès le premier match. On voyait les Floridiens essoufflés de leur longue série face à Detroit. Mais après avoir manqué des chances en or constamment devant un Ben Bishop chancelant, le CH a vu le Lightning gagner en deuxième prolongation. Après un départ canon lors du second match, le CH a prêché par une odieuse indiscipline et s'est pulvériser 6-2. Par la suite, lors de la troisième rencontre, les hommes de Therrien ont contrôlé le match pendant 59 minutes et 59 secondes avant de perdre avec une seconde à jouer. On pensait que c'était la fin. Non!!! Le CH est revenu en force le lendemain avec une victoire sans équivoque de 6-2 puis a triomphé dans un Centre Bell survolté samedi soir par la marque de 2-1. Les chances étaient du côté de Montréal, Tampa Bay ne jouait pas du bon hockey. Et puis Jon Cooper a bien préparé ses joueurs pour le match # 6. Les espoirs d'une remontée spectaculaire et inoubliable se sont évanouis.
Quand on fait le bilan de la saison et des séries, on s'aperçoit que les meilleurs des Canadiens n'ont pas été meilleurs que ceux de Tampa Bay. Ou peut-être qu'en fait, les meilleurs des Canadiens ont été meilleurs que ceux de Tampa Bay, mais que le support attendu par le deuxième trio ne s'est pas matérialisé. Qui plus est, tant en avantage numérique qu'en désavantage numérique, le CH n'a pas été à la hauteur, contre Ottawa et contre Tampa Bay. Quand tu as autant de buts en avantage numérique (2) qu'en désavantage numérique (2), c'est pas fameux.
Ce qu'on remarque, c'est que plusieurs joueurs de la Flanelle sont efficaces en saison régulière, mais sont incapables de hausser leur jeu d'un cran lorsque vient le printemps? On n'a qu'à penser à Tomas Plekanec et Andrei Markov. Les deux vétérans connaissent de forts baisses de régime en séries, ce qui est malheureux, car on aurait besoin d'eux à leur meilleur. Plekanec est un as en désavantage numérique et Markov en est un en avantage numérique. Regardez les résultats...
L'été s'annonce chargé pour Marc Bergevin. Il doit améliorer sa ligne du centre, parce que visiblement, Plekanec, Desharnais et Eller ne sont pas la solution. Aucun d'entre eux n'est un centre # 1 dans la LNH. Oui, Desharnais a aidé Pacioretty à marquer 37 buts cette saison, mais il doit faciliter la tâche un peu plus en séries pour l'as marqueur. Plekanec, lui, est un bon joueur de saison à qui on ne peut mettre les mêmes ailiers pendant une saison complète. Finalement, Eller est inconstant, il connaît de grands matchs puis il peut disparaître pendant des lustres.
Ailleurs en attaque, l'éclosion exponentielle d'Alex Galchenyuk se fait attendre. Il devrait être le gros ailier qui terrorise les gardiens avec Max Pacioretty. On a eu la preuve qu'il pouvait très bien s'acquitter de sa tâche au centre. Durant l'été, une décision doit être prise à son sujet: c'est au centre ou à l'aile. Si c'est un centre, ça règle un problème à cette position. Imaginez une ligne Pacioretty-Galchenyuk-Gallagher. Wow!
Chez les joueurs de soutien, on ne peut avoir que de bons mots pour un gars comme Dale Weise. Il est fiable, car il peut jouer sur n'importe quel trio. Que de bons mots aussi pour Torrey Mitchell qui pourrait bien voir son séjour avec le CH se prolonger d'une saison ou deux. Du côté de Devante Smith-Pelly, nul doute qu'il pourra accomplir un peu plus. Il est jeune, mais il devra être plus impliqué dans toutes les facettes du jeu. Brandon Prust devient quant à lui joueur autonome sans compensation. Il veut sûrement demeurer à Montréal, mais il voudra probablement un contrat de quelques années, ce qui risque de ne pas être ce que Bergevin lui offrira.
Côté défensive, que faire avec Markov? Il est un général en saison, mais un caporal en séries. Ça ne marche pas! Deux autres années à son contrat avant une retraite probable. Est-ce que les jours d'Alexei Emelin sont réellement comptés à Montréal? Je suis d'avis que Markov ou Emelin devra quitter pour libérer un brin d'espace sur la masse salariale, particulièrement si Marc Bergevin désire retenir les services de Jeff Petry. Il sera aussi le temps de donner la place qu'il mérite à Nathan Beaulieu et donner une chance ou pas à Jarred Tinordi et Greg Pateryn. Bien sûr, Sergei Gonchar et Mike Weaver ne seront plus dans le portrait.
Bon, je n'ai pas parlé de Price. Pauvre de lui, quand même, sans sarcasme, il ne peut quand même pas marquer de buts!
Oui, la tâche s'annonce lourde pour le patron du CH, mais depuis son arrivée, il a pesé sur les bons boutons afin que son équipe soit parmi les meilleures de la LNH. L'heure est maintenant venue de construire une équipe faite pour gagner la Coupe. Il est clair maintenant qu'après trois saisons où l'équipe a terminé parmi les formations de tête, Bergevin sait qui peut le faire gagner et qui ne le peut pas.
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