jeudi 29 mai 2014

Il y a 100 ans, l'Empress of Ireland coulait

L'Empress of Ireland
Le Titanic marque l'imaginaire depuis maintenant 102 ans. Et pour cause, la tragédie était impensable, on disait que même Dieu ne pouvait couler ce navire. L'arrogance des hommes face à Dieu les a coulés au fond de l'Atlantique, à plus de 4000 mètres de profondeur. Deux ans plus tard, une autre tragédie, toute aussi meurtrière, et beaucoup plus proche de nous, marqua la population mondiale: le naufrage de l'Empress of Ireland.

Lancé en 1906, le navire est majustueux, il fait 168 mètres de longueur et peut aller à la vitesse de 20 noeuds (37 km/h). À son bord, il peut loger 2000 personnes, soit 1580 passagers et 420 membres d'équipage. En comparaison, le Titanic est long de 268,4 mètres et peut contenir 2435 personnes.

Le Storstad, charbonnier norvégien
Le navire quitta le port de Québec vers 16h30 le 28 mai 1914 et il se dirige tranquillement vers Liverpool, en Angleterre. Après minuit, il déposa le pilote à Pointe-au-Père, tout juste à côté de Rimouski, dans le Bas-St-Laurent. Vers 1h55 du matin, il est accidentellement frappé du côté tribord par un charbonnier norvégien, le Storstad. L'eau pénètre rapidement dans l'Empress of Ireland et en seulement 14 minutes, il sombre au fond des eaux glaciales du fleuve St-Laurent.

Au total, seulement 465 des 1477 personnes à bord vont survivre, ce qui constitue pratiquement un miracle compte tenu de la rapidité du naufrage. De plus, de par sa position à la suite de la collision, il était impossible d'utiliser des bateaux de sauvetage (un seul a pu être utilisé). Onze compartiments étanches avaient été prévus par les ingénieurs en cas de naufrage pour laisser le temps aux passagers de quitter. Mais comme le Storstad a carrément sectionné l'Empress en deux, ces compartiments étaient complètement bousillés.

Une commission d'enquête royale a été mise sur pied dans les semaines qui ont suivi la catastrophe. Bien plus de confusions et de contradictions qu'autres choses l'ont marquée. Et puis sans qu'on puisse trouver un réel coupable, la commission d'enquête a sombre, elle aussi, dans l'oubli en raison du début de la Première Guerre mondiale.

L'épave a été relocalisée le 17 juillet 1964. Et depuis, plusieurs plongées ont été effectuées et de nombreux artefacts recueillis. Mais une inquiétude demeure, est-ce que les vestiges de l'Empress of Ireland sont pillés tel un tombeau égyptien?

Heureusement, l'épave est maintenant protégée et des règles strictes ont été établies afin d'empêcher que l'Empress ne soit dépouillé de ses derniers biens.

Durant vos vacances, si vous n'avez aucun projet, allez visiter le Musée de la mer de Pointe-au-Père pour en savoir plus sur l'histoire de l'Empress of Ireland et autres naufrages du St-Laurent. Et qu'à y être, continuez à rouler pendant deux heures et vous aboutirez à Matane, là où j'ai vu le jour.

Qui plus est, encore plus proche de vous, le Musée canadien de l'histoire, l'ancien Musée des civilisations, propose une exposition sur l'Empress of Ireland jusqu'en 2015. 

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