Ce matin-là, vers les neuf heures, je me réveillai en sursaut, couvert de sueur. Comment pouvais-je deviner que mon cauchemar allait devenir réalité?
Bientôt le téléphone sonna... Je pensai tout de suite à mon rêve. Pourrais-je devenir qui était au bout du fil? Par hasard, sans plus me poser de questions, l'afficheur de mon téléphone me dévoila l'identité de l'inconnu. Quelle coïncidence! C'était la secrétaire de l'école que mon fils fréquente. Tout comme dans mon rêve, sa mère l'avait débarqué à l'établissement d'enseignement tôt le matin. Du moins, c'est ce que je croyais qui s'était passé. Je répondis finalement au téléphone avant que ma future interlocutrice ne me raccroche la ligne au nez. Le coup fatal allait s'en suivre.
« Bonjour, Monsieur... Monsieur Georges... J'ai... Je suis désolée de ne pas trouver les mots, mais j'ai une question pour vous. »
Je commençai à sangloter au bout du fil et je laissai échapper quelques larmes de mes yeux. La douleur était insupportable. Cette phrase me hantait depuis mon rêve de la nuit précédente.
— Monsieur êtes-vous toujours là? me demanda mon interlocutrice. La gorge enrouée, je réussis à répondre par l'affirmative.
— Comme à l’habitude, je vous appelle concernant votre enfant lorsqu’il est absent, ajouta la secrétaire de l'école
— Eh bien, c'est étrange puisque sa mère devait l'emmener ce matin, répliquai-je.
Je raccrochai le téléphone, le reprit à nouveau et signala le numéro de l'entreprise où ma femme travaille. Son patron m'affirma qu'elle n'était pas allée travailler aujourd'hui, mais puisqu'il était débordé, il n'avait pas eu le temps de l'appeler à la maison. Épris par l'horreur de mon cauchemar qui se réalisait, je pris une profonde inspiration et fis la seule chose qui m'était possible de faire dans de telles circonstances. J'allumai le téléviseur comme dans mon rêve qui allait s'avérer un cauchemar prémonitoire. Je n'en croyais pas mes yeux, car mon rêve s'était arrêté à ce moment précis où j'allumais la télévision. Cependant, maintenant dans la réalité, je vis ce qui allait m'arracher le coeur pour le restant de ma vie. On diffusait en direct un reportage sur les lieux d'un accident d'automobile et je remarquai que c'était la voiture de ma femme. En regardant au bas de l'écran, tout se confirmait, car il y était inscrit le nom de mon enfant et de ma douce.
Depuis ce jour fatal, je n'ai plus été le même, car à chacun de mes réveils, je suis toujours frappé par l'effroi. Cette image me revient constamment, la voiture de ma famille couverte d'une grande toile blanche inégale maculée de sang au grand complet.
David Cléroux
FRA 5142
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