dimanche 13 février 2011

Les Brutes de Boston, le goon et le Magnifique

Les bagarres au hockey et les joueurs rudes. Plusieurs équipes misent sur cette stratégie pour intimider leurs adversaires afin de combler leur manque flagrant de talent. Les Bruins de Boston sont du nombre. Dirigée par un fermier et présidée par un ex-marqueur spécialiste dans les coups salauds, Cam Neely, l'équipe du Massachusetts tente de faire croire qu'elle a les outils pour cesser de faire rire d'elle en séries.

Mercredi soir dernier, le Canadien se prépare à affronter son éternel rival : les Bruins de Boston. L'enjeu est important : le premier rang de la section Nord-Est. Le Canadien a remporté les trois duels de la saison entre les deux formations, dont deux à Montréal et un à Boston. Lors du dernier match, Montréal avait encore frustré Boston en remontant un déficit de 2-0 avec deux minutes à faire pour finalement remporter la rencontre en prolongation. Max Pacioretty, l'auteur du but gagnant, avait légèrement poussé Zdeno Chara après son but gagnant.

Donc, les Bruins voulaient se venger parce qu’ils avaient de la pépeine. Pas seulement battre les Canadiens, mais aussi leur faire mal. Ils prennent les devants 2-0, mais le CH réplique et crée l'égalité 2-2. Les deux équipes s'échangent des buts, mais aussi de furieux coups de poing. Milan Lucic s'attaque à Carey Price qui lui a donné deux ou trois bons doubles-échecs, Adam McQuaid, qui a appris à patiner au début de l'année, s'en prend également à un joueur du CH, Gregory Campbell, fils du préfet de discipline de la LNH, aussi et sans oublier Shawn Thornton. De solides jambons qui sautent sur Max Pacioretty et PK Subban. Et ils ont du plaisir. Tout cela parce que les Canadiens leur montrent à jouer au hockey depuis 1924! Tout cela parce que Max Pacioretty a poussé ce grand fefi qu'est Zdeno Chara (incapable d'affronter un joueur de face) préférant nettement l'affronter par-derrière.

Les Bruins ont une équipe de joueurs salauds, une équipe incapable de performer lors des matchs importants. Ils ont connu une excellente saison il y a deux ans, mais après une série facile contre les Canadiens, ils se sont écrasés en deuxième ronde contre les Hurricanes. Et l'an dernier, en deuxième ronde, ils avaient le contrôle de la série 3-0, mais ils ont été remontés par les Flyers. Une septième rencontre fut nécessaire. Lors de celle-ci, ils avaient encore les devants 3-0!!! Et bien, ils ont trouvé le moyen de perdre encore. Claude Julien aime d'ailleurs le chiffre 3 : entraîneur de la 3e équipe de l'histoire à avoir bousillé une avance 3-0 en séries. Il menait tout de même 3-0 dans le 7e affrontement. Julien a été viré en 2007 lorsqu'il ne restait que trois parties à la saison régulière. Il faut quand même être mauvais!

Les Bruins se sont vengés sur le CH pour combler leur nette infériorité. Ils ne vengent pas sur les Flyers, mais sur le CH. Le plus drôle dans cette histoire, c'est que Claude Julien hurle au meurtre quand on s'attaque à ses joueurs. Cependant, il est le premier à envoyer les siens arracher la tête aux autres.

BESOIN D'UN GOON OU D'UN CLOWN?

Après le match, les panélistes de l'Antichambre étaient sur leurs grands chevaux. Il faut un goon, un gars qui va tuer quelqu'un l'autre bord. Pfff! N'importe quoi. Le Canadien n'a jamais perdu ce foutu match parce que Boston les a intimidés, ils ont perdu parce qu'ils n'ont pas été solides en défensive, que Carey Price a été mauvais et que le trio de Gomez a eu la chienne. Kostitsyn, Gomez et Eller n'ont sûrement pas eu de bleu, ils se sont sauvés toute la soirée. Pendant ce temps, Desharnais, en temps de guerre, était devant le filet du haut de ses 5 pieds 7 pouces aux côtés de Zdeno Chara, 6 pieds et 9 pouces de plaquage par-derrière.

Dans cette situation, les médias sont tordants. Lorsque Carbo disait ne pas avoir besoin de goon en 2007-08, on lui faisait remarquer que ça lui en prenait un dans les matchs rudes. Lorsqu'on a acquis Georges Laraque, on lui a demandé pourquoi il acceptait ce genre de joueur, car il n'en avait pas l'an dernier. Bref, les médias, cherchant toujours le contraire pour créer des réactions, ne savaient pas sur quel pied danser. Mercredi soir, même Michel Bergeron faisait référence à Georges Laraque... Quoi??? Laraque? Pendant tout le temps qu'il jouait à Montréal, on le critiquait, en disant même que le CH n'avait pas besoin de ce genre de joueur. Voilà que Bergie ressort le nom de Laraque.

Personnellement, s'il faut mettre un gros pas bon pour retirer un joueur de talent, ça n'en vaut pas la peine. Par contre, un joueur solide de 3e ou 4 trio qui peut marquer quelques fois et ramasser dans la bande des brutes épaisses, ce serait parfait. Ne me parlez pas d'un gros con de 256 livres qui ne sait pas patiner et qui n'a pas de poignet pour tirer au but. En 1993, le Canadien comptait Mario Roberge, Todd Ewen et Lyle Odelein dans ses rangs.

LE MAGNIFIQUE

Mario Lemieux a fait toute une sortie aujourd'hui contre la LNH. Vendredi dernier, ses Penguins ont été plantés 9-3 par les Islanders, les pauuuuuuuvres Islanders. Mais ceux-ci voulaient remettre les Penguins à leur place, surtout parce que Brent Johnson avait donné la volée à Rick DiPietro. Pas moins de 350 minutes de pénalité ont été décernées. Ouf. Il y en a eu presque 200 entre les Canadiens et les Bruins. Des suspensions ont été données à des joueurs sans importance, des goons.

Lemieux est en colère parce qu'il vient de perdre ses deux vedettes, Crosby et Malkin. Il est frustré et il a raison. Les coups bas et débiles sont nombreux dans la LNH et le préfet de discipline, Goblin Campbell, n'agit que très peu, quelques petites suspensions peu sévères, parfois minuscules si le coupable est une vedette. D'autres sont quand même frappantes, 10 parties pour des jambons contre Godard ou Konopka. Wow !

Le Magnifique a raison de s'insurger contre les coups bas, mais il devrait aussi regarder dans sa cour. L'an dernier, Matt Cooke a failli tuer Marc Savard. Est-ce que Lemieux a haussé le ton ? Non, ce n'était pas sa vedette qui était touchée.

Le problème est simple, la LNH couche avec l'association des joueurs. Si on pense imposer une suspension de 25 matchs, on regardera Colin Campbell avec de gros yeux qui adouciront son humeur. Souvenez-vous des 25 matchs imposés à Chris Simon il y a quelques années. Pour la même chose, on a imposé une seule partie à Chris Pronger. Après d'autres angles de caméra, on avait augmenté le nombre de matchs à 8. Quand on parle de joueur salaud, Pronger est sûrement à la tête du groupe.

Les occasions sont nombreuses pour agir, mais Campbell ne le fait pas. Lemieux n'agira pas non plus, à moins de créer un comité qui se penchera pour une autre fois sur le problème. Le problème ne patine pas toujours.

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