En 1981, lors de la sortie des Aventuriers de l'arche perdue, plusieurs critiques européennes avaient mentionné que les aventures d'Indiana Jones ressemblaient à celles de Tintin. Piqué par la curiosité, et surtout ignorant l'existence du héros de Hergé, Steven Spielberg s'est empressé de lire toutes les aventures de Tintin. Dès lors, il voulait en faire un film. Il a acquis les droits après avoir discuté avec Hergé, quelque temps avant sa mort. Le contexte n'étant pas toujours au rendez-vous, le réalisateur de E.T. a mis donc mis 30 ans pour réaliser son rêve (et celui des fans de la bande dessinée): réaliser les Aventures de Tintin.
Mais aujourd'hui, l'attente est terminée, le film les Aventures de Tintin prenait l'affiche jeudi soir en avant-première dans une poignée de salles et partout ce vendredi au Québec, dans 127 salles plus précisément. Steven Spielberg avait un énorme défi à relever, celui de rendre hommage au père de la bande dessinée, Hergé, s'assurer de ne pas dénaturer les oeuvres que les fidèles lecteurs du héros à la houppette respectent au plus haut point et faire en sorte de plaire à un public qui n'est d'ores et déjà pas conquis d'avance: les Américains.
Les Aventures de Tintin reprend l'idée directrice du Secret de la Licorne. Le jeune journaliste Tintin se rend au marché et s'offre un magnifique cadeau: une réplique du navire La Licorne qui naviguait dans les eaux de l'Atlantique pendant le règne de Louis XIV. Mais rapidement, deux hommes désirent s'emparer de l'achat de Tintin, dont un qui est plutôt insistant. Rapidement, le reporter s'embarque dans une aventure qui le mènera un peu partout et où il fera la rencontre de son fidèle ami, le capitaine Haddock.
L'intrigue reprend également celle du Crabe aux pinces d'or, principalement lors de la rencontre du capitaine Haddock et de leurs tribulations dans les rues de Bagghar. Des personnages n'étant pas dans les albums du Crabe aux pinces d'or, du Secret de la Licorne et de Rackham le Rouge sont aussi présentés, soit la Castafiore et Sakharine. Ce dernier est bien sûr présent dans le Secret de la Licorne et dans une case du Trésor de Rackham le Rouge, mais dans la réalisateur de Steven Spielberg, il est celui qui pousse Tintin vers l'aventure. Son importance est bien plus grande que dans les bandes dessinées.
La réalisation en «motion capture» s'avère hautement réussie. Les détails sont parfois à s'y méprendre avec la réalité. Toutefois, il vous sera impossible de reconnaître les acteurs jouant «réellement» les personnages tellement leur faciès a été modifié pour ressembler aux héros de Hergé. Pour le reste, les personnages s'avèrent fidèles à la bande dessinée, soit par les vêtements qu'ils portent et aussi leur caractère. Soyez attentifs car après le générique, le réalisateur y va d'un hommage à Hergé.
Plusieurs ont critiqué l'action ininterrompue à partir de la deuxième moitié du film. Je pense que ce feu roulant est voulu afin de garder le spectateur en haleine et ainsi évite les temps morts. Une astuce idéale pour un film qui sera présenté aux Américains. Ceux-ci connaissent bien plus que Steven Spielberg que Tintin. Plusieurs amateurs de bande dessinée se rendront au cinéma uniquement pour l'association de deux grands du cinéma: Spielberg et Peter Jackson. Grâce à ces deux noms, ils plongeront à jamais dans un univers magnifique qui vaut bien plus que les Twilight de ce monde.
Si les résultats au box-office sont concluants, une suite sera proposée d'ici trois ans et portant sur les aventures de Tintin, Milou et Haddock dans le Temple du Soleil. Déjà, après trois journées d'exploitation au Québec, le film a cumulé 1,5 million de dollars au box-office et 233,7 millions depuis le 26 octobre en Europe.
THE ADVENTURES OF TINTIN: THE SECRET OF THE UNICORN (Les Aventures de Tintin: le Secret de la Licorne). Réalisé par Steven Spielberg et produit par Peter Jackson. Avec Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Haddock), Daniel Craig (Sakharine/Rackham le Rouge), Nick Frost (Dupond), Simon Pegg (Dupont), Toby Jones (Aristide Filoselle), Gad Elmaleh (Omar Ben Salaad), Kim Stengel (Bianca Castafiore). Durée: 107 minutes. Budget: 130 millions.
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