Il y a quelques semaines, je vous présentais un héros en chair et en os; le triathlonien Pierre Lavoie. Mais depuis que la petite Alyssia est venue au monde, j'ai découvert d'autres héros qui n'ont pas besoin de super pouvoirs pour sortir de l'ordinaire.
Nous étions à l'hôpital de Gatineau tôt dimanche matin et ce pendant presque toute la journée. Même si l'attente fut longue, nous avons été accompagnés par des infirmières soucieuses des patientes. Annie a passé pas moins de 8 heures allongée sur un lit dans la salle d'examen, il fallait qu'elle soit traitée aux petits oignons.
Nous sommes par la suite retournés à la maison. Mais dès que Annie a mis les pieds dans la voiture, elle n'était pas bien. Donc, à 20h30, nous sommes revenus à l'hôpital de façon définitive... du moins jusqu'à mercredi. C'est l'infirmière Caroline qui a suivi Annie de 20 heures jusqu'au petit matin. Chacun de ses gestes était destiné pour Annie, le calme, la patience, la courtoisie, l'écoute attentive des besoins du patient. En terminant son quart de travail, elle a lancé : « Ça va se passer aujourd'hui, mais moi je ne vois jamais les bébés. »
Durant la journée de lundi, c'est Hélène qui s'est présentée. Tout de suite, elle établit un climat de confiance et de complicité. Elle demande le nom de notre enfant et constate avec plaisir que, comme elle, nous avons choisi un nom qui se termine en « a ». Régulièrement, elle vient prendre des nouvelles de Annie, s'assure que les solutés fonctionnent bien et elle augmente la dose pour que les contractions soient plus fréquentes. Mais chaque seconde, on sent que c'est la passion qui la transporte.
Au fil de la journée, plusieurs membres de l'équipe se pointent le nez dans la chambre : le jeune docteur Gagnon (en résidence), le docteur Guay, une infirmière qui remplace Hélène pendant ses pauses. C'est à 15 h que Annie commence à pousser pour sortir Alyssia de son confort. Les poussées s'étendront jusqu'à 16 h 30. Mais là, rien ne va plus, Annie est morte de fatigue, elle a bien beau essayer différentes techniques, ça ne va plus. D'ailleurs, Alyssia est trop bien. Le docteur Guay décide donc d'essayer la ventouse. Après trois essais, pas de mouvement. C'est là que le docteur Laliberté, gynécologue à la retraite, entre en scène. Il sort les forceps, méthode qui est rarement utilisée aujourd'hui. Tranquillement, comme s'il buvait une tasse de café, l'homme sort Alyssia et elle voit la lumière pour la première fois.
Les moments d'émotion se succèdent, nous sommes tous heureux. La mère de Annie attendait dans le couloir, son frère apparaîtra quelques minutes plus tard. On communique la nouvelle à toute la famille et aux amis. Toute une journée! Et si ça n'avait pas été des infirmières et des médecins, l'histoire aurait été différente.
Nous demeurerons à l'hôpital jusqu'au mercredi. Alyssia apprendra à boire au sein maternel, nous, nous apprendrons à la connaître tranquillement.
Les héros sont ceux qui par des gestes ordinaires, amènent des résultats extraordinaires. Des exemples de persévérance, de dévouement, d'amour, d'entraide, de générosité qui sauvent et créent des vies. Même si j'aime Batman, voilà ce qu'est un vrai héros.
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